Meat Boy. Voilà un nom des plus étranges pour le nouveau venu au Panthéon des super-héros du jeu vidéoludique. A l’origine de ce jeu, un autre jeu, et à l’origine de cet autre jeu: une rencontre. Comme l’explique Edmund Mc Millen au cours d’une interview de une heure trente donnée à IndieGames.com, Super Meat Boy n’aurait jamais existé sans la collaboration entre deux personnages: Tommy Refenes (principalement programmeur et en charge de développer l’aspect technique du jeu) et Edmund Mc Millen (designer/graphiste/programmeur). Leur rencontre se fait lors de l’indépendant game festival, et ils décident de collaborer ensemble, de créer un jeu à deux et de “voir ce que cela donne” (cf: interview ci dessus).
Ayant quitté l’université sans avoir validé son diplôme, Mc Millen fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, épaulé à l’époque par le programmeur Jonathan Mcenthee. Ensemble, ils sortent en 2008 un premier jeu gratuit en flash nommé Meat Boy. Son jeu ayant beaucoup de succès, Microsoft ainsi que Nintendo le sollicitent pour développer Meat Boy commercialement afin de le vendre sur plates-formes de téléchargement légal en ligne. Il commence donc le développement de Super Meat Boy avec son compère Tommy Refenes (avec qui il partage déjà la préparation d’un jeu flash intitulé Grey Matter). C’est ainsi que Super Meat Boy naquit et sortit en 2010 sur PC (et ensuite sur Mac et Linux).
Super Meat Boy est un jeu de plates-formes indépendant développé entre 2009 et 2010, par Team Meat (composé de Refenes et McMillen). Il vous permet de contrôler un morceau de viande à travers une tripotée de niveaux tous plus retors les uns que les autres afin de sauver votre belle, Bandage Girl, enlevée par le terrible Dr Fetus. Le pitch mettra la puce à l’oreille de bon nombre de joueurs qui ne manqueront pas de noter l’étrange similitude avec la trame caractéristique de la série Mario. Cependant si cette première ressemblance n’indique pas à elle seule une claire référence à la légende de Nintendo, le genre pratiqué ainsi que les initiales du jeu (SMB) sont en revanche un hommage limpide à Super Mario Bros. Avec cela, le cadre est fixé et il ne nous reste plus qu’à plonger dans l’univers dérangé de Super Meat Boy, super héros improbable devenu désormais une icone resplendissante du jeu vidéo indépendant.
Le jeu démarre par une petite scénette montrant l’affreux Dr Fetus enlever l’amour de Meat Boy. Après un court tutoriel on apprend que contrôler ce super garçon de viande est enfantin. En effet, seuls 6 boutons son requis: la croix directionnelle, la barre espace pour sauter, et shift pour accélérer. Fort de nos nouvelles capacités, on entame le premier niveau un peu balbutiant, ne sachant trop comment appliquer la théorie à la pratique. Très rapidement on se rend compte que contrôler son personnage n’est pas si aisé que ça, sauter d’un mur à l’autre, d’un mur au même mur, doser ses sauts et sa vitesse. Tout ceci réclame quelques niveaux d’adaptation, que Team Meat nous accorde. A partir de là, la difficulté jusqu’à présent facilement surmontable et surtout dû à nos approximations répétées, s’efface pour faire place au véritable Super Meat Boy: un jeu de plates-formes hardcore, très exigeant, demandant un timing millimitré concernant les sauts, la vitesse et les manoeuvres pour arriver éviter les très nombreux obstacles (créatures, scies, déchets, etc..) et à terminer le niveaux dans les temps.
Le jeu est basé sur le principe du “die and learn” poussant le joueur à démarrer chaque niveau sur les chapeaux de roues et à généralement s’écraser sur le premier obstacle se trouvant sur son chemin. Les vies étant illimitées les joueurs vont s’essayer, et s’essayer, et s’essayer de longues minutes durant (voire heures à la fin) sur chaque niveau afin d’intégrer tous les automatismes ainsi que le timing parfait à la réussite du sauvetage de Bandage Girl.
Si vous trouvez que le jeu n’est pas assez dur, réussissez chaque niveau de chaque chapitre en A+ pour débloquer (en appuyant sur Shift sur la map du chapitre désiré) le mode “Dark“, reprenant les niveaux du “Light World” en bien… bien plus dur. Ajoutez à cela 6 longs chapitres, des warp zones déblocables (dans lesquelles on doit enchainer 3 niveaux d’affilé en ne disposant que de 3 vies par niveau), les 20 bandages à récupérer par chapitre (afin de débloquer de nouveaux personnages jouables tous issus de la scène indépendante du jeu vidéo, cf la première image de ce test), ainsi que le chapitre bonus “Cotton Alley” jouable uniquement avec Bandage Girl, Super Meat Boy est trèèèèèès long. Et joue avec nos nerfs d’une tellement belle manière, que l’on en redemande sans cesse.
En effet, cette difficulté qui apparait démesurée de prime abord, n’est simplement dûe qu’à l’extrême exigence de son gameplay réglé comme du papier musique, à nos approximations, erreurs et à notre constante frustration durant le jeu.
Team Meat a ajouté depuis le lancement une myriade d’ajouts, d’updates (consultables sur le blog officiel) dont une des plus remarquées reste la création d’un nouveau chapitre nommé: Super Meat World; grâce auquel les joueurs pourront publier leurs propres niveaux (créés à l’aide de l’éditeur de niveau fourni par les créateurs), tester et noter les créations des autres gammers.
Bref, un des meilleurs jeux de ces dernières années, qui plus est indépendant, pour moins de 15 euros, voilà une raison de plus de se jeter dessus sans hésiter. En effet, je ne peux que le conseiller aux amateurs de jeux old school, aimant le challenge, se faire scier, écraser, exploser, laminer, pour au final tirer une grande satisfaction d’avoir réussi à boucler cet incroyable jeu qu’est Super Meat Boy. Chapeau bas Team Meat.
Review
Pros Cons Gameplay, durée de vie, soundtrack par Danny Baranowsky Difficulté pouvant rebutter le commun des mortels
Rating
petite boulette dans le paragraphe 4: la demande de modif est envoyée concernant la phrase “Après un court tutoriel [nous apprenant => on apprend] que contrôler ce super garçon de viande est enfantin”
Très bon test, pour cette valeur sûre du monde indé