Aperçu : The Bridge

Par MauvaisVitrier , le 20 février 2012 à 21:44 | Test, Toutes les news |

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Après nous être longuement entretenu avec Ty Taylor il y a quelques jours, nous avons eu l’occasion de tester son jeu intitulé The Bridge. Pour ceux n’ayant pas lu l’article précédent, faisons un rapide tour du propriétaire.

The Bridge est un « puzzle game 2D basé sur la logique, incitant le joueur à ré-évaluer ses préconceptions de la physique et de la perspective« . Initallement prévu pour le début de cette année, il a depuis été repoussé à une date ultérieure, pour l’instant inconnue. Conçu par une équipe de deux personnes, Ty Taylor à la progammation et Mario Castaneda à la direction artistique, The Bridge est une perle d’ingéniosité. Affichant de nombreux points communs avec Braid de Jonathan Blow, Ty Taylor nous a confié son attrait pour l’esthétique et l’intelligence des mécaniques – parlons honnêtement – de ce bijou vidéoludique. Le ton est donné.

Ainsi dès les premiers instants de jeu, nous nous retrouvons dans la peau d’un personnage dont nous ne savons rien, endormi au pied d’un pommier, à ronfler bruyamment. Aucune indication à l’écran, un premier réflexe nous amène à essayer de se déplacer afin de réveiller notre personnage. Les contrôles ZQSD n’ayant aucune incidence, on se rabat alors sur la croix directionnelle qui a comme suprenant effet de faire pivoter la caméra. En faisant pivoter la caméra de gauche à droite autour du point central qu’est votre personnage, l’arbre commence à gigoter et une puis deux pommes viennent s’écraser sur le sol. Une troisième vient alors tomber sur votre tête et vous réveille, rappelant irrémédiablement au joueur l’histoire du philosophe/physicien Isaac Newton et la théorie de la gravitation universelle. A travers cette « introduction » qui n’en est pas réellement une, Ty Taylor nous dévoile très finement quel sera un des thèmes principaux sur lesquels son jeu sera basé.

Nous dirigeons alors notre personnage vers la droite jusqu’à une maison abandonnée. Ce petit bout de chemin nous permet alors d’admirer la superbe patte graphique de l’artiste Mario Castaneda. L’intégralité des décors et des éléments affichés à l’écran sont dessinés à la main et confèrent au jeu une identité graphique unique. Le talent de Mario Castaneda ne se révèle cependant qu’un peu plus tard lorsque nous découvrons la maison et l’architecture des premiers puzzles. Exploitant les idées maîtresses de l’oeuvre de Maurits Cornelis Escher, le design extrêmement bien pensé des niveaux de The Bridge donne le tournis. Se basant donc sur l’esthétique d’Escher, l’exploitation de l’illusion d’optique et le jeu des perspectives, Ty Taylor conçoit plus d’une trentaine de niveaux à la difficulté croissante.

Maintenant enfin entrés dans le vif du sujet, et afin de traverser chaque puzzle, il vous faudra user de votre capacité à modifier la gravité dans le but de découvrir le chemin jusqu’à la fin de chaque niveau. Et c’est là que l’expression « donner le tournis » prend réellement tout son sens, car vous pourrez – et devrez – mettre sans dessus dessous les niveaux de nombreuses fois avant que la solution apparaisse à vos yeux. De ce point de vue là, The Bridge peut être très dur, car il demandera au joueur d’abandonner une part de sa rationnalité tout en conservant une logique sans faille. Le gameplay de The Bridge est donc très bien conçu même si la lenteur du personnage – qui ne peut que marcher – peut rapidement être frustante tout comme le retour dans le temps, lui aussi plutôt lent. Cependant rassurez vous, mis à part ces défauts mineurs, la maniabilité de The Bridge demeure sans faille.

Concernant la durée de vie, Ty Taylor nous a confié qu’il avait reprit le développement de nouveaux chapitres supplémentaires afin de proposer une expérience plus complète, considérant que 2 à 3 heures de jeu n’était pas suffisantes. La version du jeu que nous avons testé ne proposait en effet que deux chapitres, plus les versions miroirs de ces deux chapitres imposants beaucoup plus de challenge. Nous ne dirons que quelques mots sur une bande son quasi inexistante composée uniquement de bruitages qui renforcent cependant une ambiance de jeu déjà si particulière.

Nous n’en dirons pas plus afin de vous laisser découvrir le reste de ce jeu s’annonçant déjà comme très bon. Il ne vous reste plus qu’à patienter encore quelques mois que Ty Taylor et Mario Castaneda ajoutent encore plus de contenu et finissent par le publier, avant de pouvoir vous extasier devant un jeu qui risque très probablement de marquer de son empreinte, la communauté du jeu vidéo indépendant.