Test de Deep Black Reloaded
Quand on pense aux jeux indépendants, la plupart d’entre nous s’imaginent immédiatement un jeu en 2D, conçu avec un faible budget, aux antipodes d’un jeu AAA. Deep Black : Reloaded, lui, se détache de cette image préconçue du jeu indépendant et affiche des ambitions dignes d’un jeu AAA. Parvient-il à convaincre ?
Deep Black : Reloaded (DPR) est un jeu développé par les studios de Biart qui se spécialisent dans les jeux en rapport avec l’océan. Ainsi, on se retrouve confronté à un TPS dont une partie de l’aventure se déroule sous l’eau, dans un univers de science-fiction. Vous incarnez le lieutenant Syrus Pierce, agent spécialisé dans les interventions sous-marines, qui a été rappelé au combat afin de participer à une mission de sauvetage impliquant des terroristes. Le jeu ne brille pas par son scénario, mais celui-ci a le mérite d’exister, principalement narré par le biais de cinématiques doublées en anglais sous-titré, car oui, le titre est traduit en français. On regrettera tout de même quelques erreurs de traductions voir même des oublis conduisant à l’apparition de mystérieux « point de » que l’on suppose être de sauvegarde. Il faut tout de même saluer l’effort de traduction effectué qui est malheureusement trop rare dans les productions indépendantes. Mais concentrons-nous plutôt sur le gameplay du titre, et plus précisément sur les innovations que celui-ci apporte.
En effet, le titre se déroulant partiellement en domaine sous-marin, cela amène de nouveaux contrôles et possibilités. Tout d’abord, les déplacements s’effectuent de manière plutôt intuitive puisque le héros se déplace dans la direction que vous visez. Ensuite, pour compenser l’impossibilité de sprinter, votre armure sous-marine est équipée d’un jet-pack vous permettant d’accélérer et de passer à travers certains courants.
Autre apport qui n’est pas des moindre, le harpon vous permet aussi bien d’agripper les ennemis à la surface afin de les entraîner dans l’eau et les éliminer furtivement que de reprogrammer les interrupteurs ou les drones ennemis qui se rallieront alors à vous. Les phases sous-marines vous demanderont le plus souvent de rejoindre un point B à partir d’un point A, trajet impossible sur la terre ferme, alternant ainsi avec les phases à pieds pour éviter la monotonie.
A ces phases de déplacements s’ajoutent bien évidemment des phases de combats sous-marines. Et là, on retrouve des phases de gunfight similaires à celle que vous rencontrerez à la surface. Comme tout TPS, DPR comporte un système de couverture sur lequel se repose l’essentiel des gunfight. En effet, ceux-ci s’avèrent assez classiques, vous demandant de vous cacher derrière une caisse, un coin de mur ou tout élément du décor susceptible de vous protéger, pour attendre le moment opportun pour répondre aux tirs ennemis. A cela s’ajoute un système de visée automatique qui rebutera les habitués du genre puisque simplifiant grandement la tâche. On pourra tout de même le désactiver à partir du menu des options. En parlant de difficulté, le soft propose trois niveaux de difficulté différente, ce qui permettra à chacun d’y trouver son compte.
Au long de l’aventure, votre arsenal se diversifie, vous permettant de porter trois armes différentes dont deux au choix, parmi une liste allant de la simple mitrailleuse au stungun en passant par le sniper, le troisième emplacement de votre inventaire étant réservé à un pistolet aux munitions illimitées. Vous pourrez d’ailleurs débloquer les munitions illimitées des différentes armes dans les niveaux précédemment achevé, à la fin de chaque acte. Cela donne une certaine replay value au titre, malgré que l’envie de recommencer les missions une fois achevée reste faible. La durée de vie ainsi artificiellement augmentée est tout de même assez bonne puisque finir les quatres actes du jeu vous demandera une dizaine d’heure, ce qui est la moyenne des titres du genre. A cela s’ajoute la possibilité de jouer en multi-joueurs en Deathmatch classique ou en Team Deathmatch.
Je parlais en introduction de ce test d’une apparente ambition de Deep Black : Reloaded d’égaler les jeux AAA, et c’est à travers l’aspect graphique et sonore que cela prend tout son sens. En effet, DPR s’avère très beau, l’élément important du soft qu’est l’eau est bien retranscrite, donnant aux décors un aspect réaliste. L’armure du héros s’avère sympathique et n’est pas sans rappeler celle d’un certain Isaac. Il faut aussi prendre en note les musiques de bonne facture qui contribue à rythmer le jeu, durant chaque combat, et les sons, notamment leur altération sous l’eau. Tout cela permet au soft d’acquérir une ambiance qui montre que l’équipe de Biart à sue maîtriser son moteur de jeu, le Biengine, qu’ils ont eux-mêmes créé.
Ainsi, Biart nous gratifie d’un titre sympathique, remplissant parfaitement son office de TPS arcade, malgré que l’on ne puisse s’empêcher de regretter que les phases aquatiques ne se limitent souvent qu’à vous permettre d’accéder à une nouvelle zone terrestre et que les combats génèrent parfois de la lassitude, due à une certaine redondance.
Résumé
Les + | Les - |
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Ambiance graphique et sonore, phases aquatiques réussies | ... à l'utilité réduite ! Combats redondants |
Score du jeu : |
Pas mal ! Je pense que je vais me le prendre