Test : Game Dev Tycoon, réécrivez l’histoire du jeu vidéo !
Et si, aujourd’hui, je vous présentais un jeu de gestion dans lequel vous pouvez créer votre propre jeu (de gestion ?) ? Gameception ? Et si, demain, Game-Sphere notait le jeu que vous veniez de créer dans le jeu, et que Game-Sphere faisait un article sur votre jeu, hors du jeu (What ?) ? Le soleil exploserait ?
Bon, je vais plutôt vous présenter Game Dev Tycoon, pour l’instant…
Vous voilà, frais et plein d’enthousiasme, dans le garage de vos parents, à essayer de coder un Tetris en Basic. Quand tout à coup, pendant le temps interminable de la cassette qui charge dans ce bon vieux CPC, une idée de génie. Ce genre d’idée qu’aurait pu avoir Albert Einstein lui-même si il n’avait pas décidé d’être raisonnable et s’en tenir à la théorie quantique. Vous ! Oui, vous ! Vous allez devenir le plus grand créateur de jeu de l’histoire du jeu-vidéo ! Oui, tout seul. Oui oui, dans le garage de vos parents. Bon allez quoi, il faut un début à tout… Ben si, sur votre vieil Amstrad, pourquoi pas ? Hey, je croyais que vous étiez frais et plein d’enthousiasme ?
Allez, rebroussons nos manches et développons un jeu. On choisi le sujet (Sport, Medieval, Espace, etc…), le genre (stratégie, aventure, RPG, etc…) et la machine (seulement G64 ou PC pour l’instant… Nous sommes à l’aube du jeu vidéo, rappelez-vous !), on sélectionne ensuite le choix graphique (2D ou textuel), et nous voilà lancé tête baissé dans le développement de notre tout premier jeu-vidéo. Celui-ci se décompose en plusieurs phases entre lesquelles nous devons intervenir : On choisit le temps dédié aux graphismes, à la musique, au gameplay, au world design, etc… Le tout en fonction, bien sûr, du genre de notre jeu : Un RPG à nettement plus besoin d’une histoire bien écrite qu’un jeu d’action. S’en suit une petite séance de débugage et nous pouvons enfin dévoiler avec fierté notre premier opus au monde entier. Les journalistes viennent dès lors noter notre jeu et les premières ventes arrivent… Parce que oui, j’ai oublié de vous dire que tout ça, on le fait pour l’argent. Même si on est dans le garage au chaud chez papa-maman, on a envie de prendre part aux joies de la vie active !
On dispose d’un capital de 70k et une dépense mensuelle de 8k. Oui, c’est beaucoup de dépense ça, sûrement pour entretenir la DeLorean qui dort sous la bâche ou financer un sombre projet de machine à remonter le temps, qui sait ? En attendant, notre premier jeu se vends, et plutôt pas mal ! On va pouvoir démarrer un projet plus ambitieux. Un jeu d’aventure tiens… Avec des pirates… Sur une île ! Avec un bar et du grog ! … Ho attends, ça me rappelle quelque chose… Non, sans doute un rêve. Monkey Island que j’vais l’appeler, tiens. Le succès de ce jeu sera fulgurant. Papa et maman nous demanderont d’épargner tout ce joli pécule fraîchement acquis et de trouver un vrai boulot. C’est vrai quoi, il faut grandir un peu, les jeux vidéos c’est pour les enfants… Grandir… Agrandir notre lieu de travail oui ! Il est temps de prendre notre envol, quitter le cocon familial, engager du personnel qualifié (ou pas d’ailleurs, mais on s’en moque, au pire les CDI c’est du passé !). On fait des grandes campagnes de pub, on entraîne ses codeurs à coder, ses designers à designer, et nous voilà lancé dans le grand bain.
Ici les coûts de développement sont nettement plus élevés, il va falloir éviter d’embaucher lourdement et de laisser filer tous nos fonds sous peine de devoir mettre la clé sous la porte au moindre faux pas. On commence à comprendre les besoins de nos fans et de temps en temps, un véritable hit sort du lot, nous permettant de gros investissements : Créer une nouvelle machine de développement avec nos dernières découvertes en matière de 3D, de gameplay, etc… On peut alors choisir de développer un jeu pour un gros studio de distribution, sous diverses conditions imposées : Le genre, le style, la machine, ou la tranche d’âge visée, voire le tout ensemble. Le studio nous reverse en contrepartie entre 8 et 12% des ventes, selon le contrat préalablement signé. Intéressant pour booster sa liste de fan. On peut également choisir des petits jobs (site web, logo design, …) pour quelques semaines, afin de récolter un peu d’argent de poche, mais surtout des points de recherche. Ces derniers sont primordiaux puisqu’ils servent autant à entraîner notre personnel, trouver de nouvelles avancées technologiques pour nos futures machines de développement. On a également droit à un petit espace sur le grand salon du jeu vidéo annuel qu’il va falloir équiper selon l’état de nos finances.
Une fois notre petite affaire bien installée, on commence à rêver, on émet l’idée de développer notre propre console. Avant même d’avoir fini la phrase « Steve Jobs n’était qu’un… », les chercheurs s’affolent dans la pièce d’à côté. Un genre de labo où des personnes en blanc triturent des processeurs, où ils se passent des choses pas très cathodiques. De l’autre côté, d’autres personnes s’affèrent à créer de nouveaux concepts, du business model et du plan marketing. Mais tout cela, je vous laisse soin de le découvrir.
En définitive, Game Dev Tycoon souffre violemment du syndrome du « on avait pas d’idée alors on a tout pompé à côté ». En effet, la ressemblance avec le génial Game Dev Story (de Kairosoft, sorti sur mobile fin 2010) est tellement frappante qu’on se demande si il s’agit d’un portage PC ! Greenheart pousse même le vice jusqu’au nom du jeu. Vous êtes prévenu : C’est le même jeu, les événements random de GDS en moins (et le fun des graphismes old-school de ce dernier, de mon point de vue). GDT apporte tout de même quelques rares nouveautés, notamment ce qui avait créé le buzz lors de sa sortie : Pour contrer le piratage, les développeurs ont eu cette idée de mettre eux-mêmes le jeu disponible sur les principaux sites de torrent le jour de sa sortie, le 29 avril 2013.
Une version identique à un détail près, au bout de quelques années vous recevez ce message :
Boss, it seems that while many players play our new game, they steal it by downloading a cracked version rather than buying it legally. If players don’t buy the games they like, we will sooner or later go bankrupt.
—Greenheart Games, Game Dev Tycoon
Ceci sonne le glas de votre entreprise florissante, conduite irrémédiablement vers la banqueroute. Une tentative pour le moins originale mais malheureusement l’effet escompté n’est pas au rendez-vous et même si Patrick Klug (fondateur de la société) se bat sur les forums en véritable pourfendeur de pirates, Greenheart affiche plus de 90% de Game Dev Tycoon téléchargés illégalement. Peut-on se demander si la démarche est louable, lorsque l’on prends 80% d’un jeu à succès pour le revendre trois fois plus cher ? Vaste polémique qui froisse l’image de la jeune société. Concernant le son : une seule et même musique, en tout cas d’après mes souvenirs puisque j’ai coupé le son assez tôt, bien adaptée mais trop répétitive. Malgré un prix relativement élevé de 7,76€ (GDS étant disponible pour 1,88€), il reste un jeu de gestion qui remplit pourtant bien son rôle : On veut toujours aller plus loin pour voir ce qu’il y a derrière, un équilibrage plutôt bon, une durée de vie correct (20 à 30 heures pour ma part), desservie par cette sombre question : Pourquoi Game Dev Tycoon ressemble autant ouvertement à Game Dev Story ?
Résumé
Les + | Les - |
---|---|
- Bien équilibré - Accrocheur - Quelques nouvelles idées sympas | - Le prix - Le total plagiat - Rame horriblement avec les deux labos à plein régime - Univers sonore baclé |
Score du jeu : |
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À la décharge de greenheartgames ils ne se sont jamais caché du fait que Game dev story a été une grande source d’inspiration pour eux (visiblement trop on est bien d’accord).
Par conte « bien équilibré ». ôÔ
Le temps défile bien trop vite il est impossible de développer la recherche AAA sur les 30 ans (et même 35) que propose le jeu, pourtant cet aspect génère une nouvelle mécanique de jeu.
De plus une fois qu’on a compris le principe, tout est bien trop facile et on engrange les milliards en pagailles d’où très (trop) vite une absence totale de challenge, d’autant plus que pour les presque 8€ que coute ce jeu avec la TVA (pour rappel game dev story coute lui moins de 2€ pour quasiment la même expérience de jeu et un aspect graphique et une interface clairement plus réussies aussi je trouve) celui-ci se montre bien trop avare en terme de contenu, de profondeur et de mécanique de jeu.
Le fait que les devs soient aux abonnés absents depuis une semaine maintenant et leur manque évident de motivation pour ouvrir ce jeu au moding alors que la communauté ne cesse de le réclamer à cor et à cri me donne un peu le sentiment de m’être fait roulé.
J’ai soutenu ce jeu (alors que j’aurais pu bêtement le pirater) ce tout jeune studio en payant trop cher un petit jeu très similaire à ce que j’avais déjà sur android, mais en beaucoup moins cher, avec l’idée que dev indé oblige celui-ci proposerait un SAV de qualité et PC oblige, que le jeu s’ouvrirait très rapidement au moding, mais force est de constater que pour l’instant je n’ai vu pour ni l’un ni l’autre, c’est pourquoi j’espère qu’ils vont rapidement se resaisir et communiquer plus et mieux qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici. :/
Wait & see donc…
« Par conte « Le jeu est loin d’être bien équilibré ». ôÔ »
Euh, cette phrase n’apparaît pas dans le test, et vu la suite de ton commentaire je suppose que tu as fais un lapsus et que tu voulais citer le « bien équilibré » dans le résumé des points positifs. C’est bien ça ?
Oui c’est ca et comme on ne peut pas éditer ses posts j’ai pas pu corriger ! ^^
Modifié
Ok merci !
En fait « bien équilibré » signifiait pour moi « les algos sont sympas ». Je me suis interessé de près à cet aspect : gérer le gameplay, world design, dialogues, etc… Plutôt design ou tech pour tel ou tel machin, quel genre fonctionne avec quel sujet, slip ou caleçon etc… J’avoue m’être aidé de wikia sur la fin. Leurs lignes de codes à ce niveau doit être un bordel sans nom qui a dû être une misère à gérer. Après, effectivement, personne n’a pu arriver aux AAA avant 30ans, mais de mon point de vue, le jeu continu, ça ne me dérange pas plus que ça. Au final, le « bien » était peut-être en trop, mais encore une fois, correspondait à ces algos poussés (enfin, tout est relatif) mis en place quand on dev un jeu. Et puis, j’ai perdu la partie 7 ou 8 fois quand même, chose assez rare pour un jeu de gestion » » « simpliste » » « .
« Et puis, j’ai perdu la partie 7 ou 8 fois quand même, chose assez rare pour un jeu de gestion » » « simpliste » » « .
Bouh Cte honte !
Ah ok
Perso, concernant la qualité des algos je ne sais pas trop, de ce que je peux en dire c’est que j’ai développé surtout sur PC avec ses couts de dev ridicule et sa durabilité dans le temps et sans tenir compte des réglages design dialogues, etc. (ce que j’ai seulement commencé à faire une fois plein aux as histoire de corser un peu les choses et de tenter de décrocher un 10/10 qui n’a manifestement aucun intérêt sauf pour son égo et pour débloquer le succès qui va bien).
En fait, j’ai abordé le jeu comme un game dev story, je suis bien passé à deux doigts de la faillite au début, à cause d’une mauvaise gestion de mon personnel, mais un licenciement massif plus tard et quelques extras pour renflouer mes caisses l’argent rentrait à nouveau à flot et dès que j’ai eu assez de fric j’ai lancé ma propre console soutenue par des titres exclusifs.
A partir de là, j’ai commencé à encaisser des miyards de miyards au point de ne plus savoir quoi en faire (so easy). -_-
Après j’ai peut-être eu de la chance, faudrait que je relance une partie depuis le début pour vérifier, mais en fait j’ai trop la flemme et surtout un gros manque d’envie.
Oui le jeu continu au-delà, mais plus rien n’est comptabilisé, du coup, les deux frangins codeurs derrière ce jeu ont loupé (encore) un truc sur ce coup-là.
Sinon je suis plutôt d’accord avec le 68% et j’aurais même tendance à noter plus dur que ça si comme je le crains ce jeu ne connait pas l’évolution que les joueurs sont pourtant en droit d’attendre pour un tel prix de vente et un manque aussi flagrant de différenciation et de plus- value par rapport à un GDS vendu pourtant pratiquement 4x moins cher.
Merci pour votre test en tout cas, vous êtes les seuls (francophones) il me semble à en avoir fait un !
De mon côté, les pertes de parties c’est quand j’ai récupéré le petit bureau (le deuxième « niveau » quoi). Tu engage du monde etc… Pas mal de dépenses te tendent les bras. Et dans ce genre de petit jeu (tout est relatif) je suis plus adepte du « je save et je recommence si cette idée ne marche pas » plutôt que licencier tout le monder et perdre un temps fou à remonter la pente. Comment ça c’est de la triche ?
Une fois que cette phase est passée (début du deuxième niveau), c’est quasi impossible de faire faillite. Je m’étais arrêté là : http://img11.hostingpics.net/pics/786834gamedevtycoon.jpg tout rame complètement chez moi quand j’ai les 2 labos à fond + un MMO + une console sur le marché + un jeu en développement, genre 1 image toutes les 2 secondes, ça devient injouable.
Au final, ce que je comprends pas dans cette histoire c’est ça :
Un gars sorti de nul part qui prends 80% d’un jeu qui fonctionne (en hommage, ok), le revends 3x plus cher et depuis le jour de sa sortie ne fait QUE se plaindre sur le hacking. Pas un mot sur le jeu, du moding éventuel, d’autres jeux à venir, rien… On a l’impression que le gars est juste un anti-hacker compulsif qui voulait faire passer un message sans connaissance particulière ni idée de jeu (et se prendre une petite commission au passage, tant qu’à faire). J’exagère un peu, mais c’est l’idée, niveau relation client ils sont vraiment aux fraises les pauvres… J’ai lu son blog, c’est assez fou de voir un développeur (qui a lancé sa boite il y’a quelques semaines qui plus est) ecrire tout ça, ça le décrédibilise complètement. D’ailleurs sur les sites de torrent les commentaires sont assassins. Avec son histoire il invite presque littéralement au téléchargement illicite. Ironie du sort…
Oui c’est l’étape la plus délicate c’est aussi là que j’ai failli faire faillite.
Je n’y ai pas pensé, mais c’est vrai que quand on veut expérimenter des trucs, la sauvegarde est une aide précieuse.
Pas eu de problèmes de perfs de mon côté et pas de bogues non plus à part la musique impossible à couper avant la maj.
Je partage ton analyse il y a franchement du louche dans la facon de faire de ce studio et côté communication c’est une vraie catastrophe (pour ne pas dire un gros foutage de gueule).
Se servir du piratage pour orchestrer une bonne grosse campagne de pub gratuite (qu’il aurait fallu payer sinon) et venir se plaindre ensuite du piratage c’est franchement limite.
Mais bon personne n’est dupe, je pense, je lisais l’autre jour un article là dessus justement, sur tekrevue.com, et qui soulignait très justement:
« In an ironic twist, software piracy may have actually saved a game, at least indirectly »
Sans cette petite manipulation larmoyante de l’opinion et orchestrée de mains de maitre par ce studio, avec l’aide bien malgré lui de pirate bay, je suis d’avis que ce jeu aurait probablement fini aux oubliettes vidéo ludique.
D’ailleurs tout comme le mec à l’origine du billet sur tekrevue.com:
« and I likely would have never heard of it had it not been for the rampant piracy that prompted the developer’s blog post. »
Je n’aurais moi aussi probablement jamais entendu parler de ce jeu et finalement je me demande si cela aurait été un mal, vu comment les choses se présentent pour l’instant. :/
Enfin bon, au pire ils m’auront eu une fois, mais pas deux.
Néanmoins l’avantage de tout ça, c’est qu’il m’a permit de découvrir Game Dev Story (shame on me, je ne connaissais pas), que j’ai acheté sans sourciller, je ne regrette pas.
Il a finalement bien malgré donné un gros coup de pub gratuit pour GDS mine de rien : « Ha tiens il a copié sur un jeu apparemment culte que je ne connaissais pas, voyons voir… Ho c’est 3 fois moins cher… Tiens, les critiques tendent à dire qu’il est mieux en + ! Tiens donc, lequel vais-je acheter ? Hum… ».
Super fan de Game dev story je pense que je vais faire impasse sur celui-ci .. !
Un jeu sympa mais qui manque d’intérêt quand t’as Game Dev Story à côté, cependant il est tout aussi addictif tout du moins sur les premières partie. Mais pour 8€ ça reste raisonnable, sauf peut être l’aspect graphique qui même face à Game Dev Story fait un peu tiep quand même.
J’ai juste essayé la démo pour ma part. Et j’ai pas été méga convaincu par le jeu. En même temps les jeux de gestion sont pas vraiment mon dada. Et puis la démo ne montre pas vraiment le jeu sous son meilleur jour.
Autant pour GDT que pour GDS : la démo dessert totalement le jeu, étant donné qu’il commence véritablement quand la démo s’arrête…