Aperçu : Kingdoms Rise
Kingdoms Rise, c’est avant tout des trailers très, très alléchants. Et c’est déjà un bon début, pour promouvoir un jeu. Avec des design d’armures qui ne sont pas sans rappeler celle d’Artorias, dans Dark Souls, le jeu attirera donc aussi bien les fans de DS que les fans de jeux tels que Chivalry ou Mount & Blade/War of the Roses, le système de combat semblant similaire, enveloppé dans un extérieur graphique assez plaisant. Mais une fois passé outre les trailers, que reste-t-il du jeu ?
Première chose importante à préciser, Kingdoms Rise est en early access. Très très early access. Par conséquent, outre la pléthore (sans exagérer) de bugs qui le truffent, on retrouve également un contenu très pauvre, qui ne permet pas forcément de se faire une idée sur certains éléments futurs du jeu.
Mais commençons par le début. KR prend la forme d’un jeu uniquement multijoueur (pour le moment, et c’est la direction qui semble être prise par les développeurs pour le futur), se basant sur un système de jeu très proche d’un War of the Roses, et en y ajoutant des éléments fantasy, notamment via des sorts. Au lancement du jeu, vous êtes accueilli par un menu, on peut le dire, ignoble. On voit son personnage en fond, mais l’interface en elle même n’en est qu’à ses balbutiements. Les options graphiques ne se sauvegardent pas (on conseillera donc d’aller éditer directement les fichiers de config d’UDK, dans les fichiers du jeu), le tout est assez peu lisible, mais soit, c’est un early access.
On peut accéder au loadout, qui comme son nom ne l’indique pas, permet de customiser visuellement son guerrier. On peut y choisir toutes les pièces d’armure (tête, torse, habit, pantalon, ceinture, épaulettes, gants, bottes), ainsi que ses traits faciaux, son sexe, ses accessoires et sa voix. Pour le moment, on a une relativement correcte variété d’éléments de customisation, même si on espère en voir plus à l’avenir, quand même. On en peut en revanche pas changer les traits de visage, pour le moment, ni le sexe, ni la voix. Les sliders sont là, mais pas les options.
Une fois son guerrier customisé, on peut soit lancer une recherche de match en matchmaking (à éviter), soit accéder à un server browser (plus conseillé), soit héberger une partie soit même. On notera au passage une option LAN, vraiment bienvenue pour un jeu qui colle bien à une soirée entre amis.
Disons le tout de suite, pour le moment, le jeu est en déficit de serveurs. Trop de joueurs, pas assez de serveurs – de l’aveu même des développeurs -, un problème qu’ils s’efforcent de corriger au plus vite. On est donc souvent confronté à des serveurs tous remplis, mais en s’acharnant un peu, on en trouve toujours un à rejoindre.
Voila qui fait le tour sur le menu principal, hautement peu pratique en l’état, mais qui sera bien évidemment retravaillé, on s’en doute. Passons maintenant au coeur du jeu, le gameplay.
Précisons déjà qu’à l’instar de War of the Roses, le jeu se joue à la troisième personne. On passe directement son clavier en QWERTY, vu qu’il n’y a pas encore de menu de ré-attribution des touches, et on ouvre la console avec la touche ‘²’ pour y taper « FOV 90″, histoire d’y voir quelque chose.
Une fois ces réglages faits, on peut jouer. Niveaux déplacements, c’est assez classique, on peut sprinter en rengainant son épée (pour le moment l’animation est un peu trop rigide pour ça), ainsi que s’accrocher et grimper aux rebords automatiquement lorsque l’on saute vers ceux-ci. On a également accès à une roulade assez équilibrée, vu qu’elle ne donne pas de frames d’invulnérabilité, mais permet de se mettre hors de portée d’un coup si besoin est.
Là où ça devient intéressant, c’est quand on se penche sur le système de combat. Vous devrez déjà choisir un loadout, pour le moment assez réduit, composé d’une arme principale, d’une arme secondaire, et de deux sorts. On a que des épées dans les armes principales, avec divers bonus. La stealth sword fait 5x plus de dégats dans le dos, tandis que la tank sword réduit les dégats pris de 30%, et la mobility sword augmente la vitesse de déplacement et la hauteur de saut. Des bonus liés à un skin différent, mais rien qui casse 3 pattes à un canard. Niveau armes secondaires, à l’heure de cet article, on retrouve la hache explosive (on la lance, et elle explose au bout d’un moment), le piège à loup (placé au sol, immobilise et fait des dégats), la mine (placée au sol, explose en faisant de lourds dégats), et l’arc, totalement cheaté et insupportable.
Notons qu’actuellement, ces équipements peuvent faire buguer l’animation du perso lorsqu’ils sont « sortis », et seule la mort débloquera votre perso. Passons ensuite aux sorts, la subtilité plaisante de KR. Ils sont divers, variés et particulièrement peu équilibrés, pour le moment. En vrac, on retrouve une boule de feu faisant de lourds dégats en AOE, un heal, un freeze, une invisibilité, un changement de plan dimensionnel, etc. Il semble d’ailleurs que les développeurs veuillent en ajouter encore plus.
Malgré leur déséquilibre, il y a là un sacré potentiel pour booster le dynamisme des combats. Et les combats, parlons-en justement. Le jeu reprend les mécaniques que l’on a découvert dans Mount & Blade, c’est à dire on clique, puis on fait glisser la souris dans la direction du coup. Au lieu de se limiter à 4 directions, KR donne un nombre virtuellement infini de directions. Que ce soit les diagonales, horizontales ou verticales, tous les angles sont possibles.
Avec le clic droit, de la même façon, on peut parer. Evidemment, il s’agit de parer dans la direction du coup, et la parade n’est pas infinie, la fenêtre active n’étant que d’une petite seconde. Il faut donc bien timer sa parade, et rapidement les combats deviennent aussi intenses qu’un Chivalry, à coup de parade et contre attaque dans la garde. Une sensation très plaisante.
On retrouve quelques subtilités, comme le lock, au moment de parer, pour coincer l’épée de l’adversaire, ou les combos, consistant à enchaîner les coups opposés s’ils ne sont pas parés, permettant de passer outre la fenêtre de recovery d’un coup normal. Enfin, on retrouve la classique feinte, qui permet de canceller un coup préparé, pour en enchaîner un autre. Tout ceci alimente un système de combat très très solide et prenant, mêlant le côté 3ème personne d’un War of the Roses, au côté brutal et dynamique d’un Chivalry, prenant finalement le meilleur des deux. Une très bonne combinaison.
Graphiquement, il y a du bon et du moins bon. Les armures et personnages ont fait l’objet d’un soin particulier, et les armures sont très charismatiques, avec de bonnes textures, et des modèles originaux. Les capes, si elles sont un peu glitchées, rendent très bien malgré tout. Au niveau animations, l’ensemble est correct, mais les transitions entre animations ne sont clairement pas encore au point.
Les effets visuels, de particules et de lumières sont très réussis, et la palette de couleur du jeu en générale est riche et variée, donnant place à des environnements vraiment plaisants et particuliers, presque oniriques. Il reste encore un gros boulot à fournir sur les modélisations d’environnements en eux même, ainsi que sur le level design un peu fade, et le fait que les maps sont minuscules.
Niveau maniabilité, on retrouve quand même des problèmes. Outres les animations qui freezent, on retrouve des « hitboxes » de décors un peu foireuses, surtout sur les pentes, où la hitbox de la pente est bien plus grosse que la pente elle même, et on se retrouve coincé contre la pente. De la même façon, la maniabilité en elle même est assez rigide dans l’ensemble. Ainsi, on a une pause après chaque saut, très frustrant, et le temps mis par le perso pour rentrer/sortir son arme peut être frustrant et induire une certaine mollesse.
Enfin, précisons tout de même que les développeurs semblent bien réactifs, et présents sur les forums ainsi qu’in game, pour aider et surtout patcher au plus vite tous ces problèmes. Un très bon point.
On ne le rappellera jamais assez, Kingdoms Rise est un early access. C’est une alpha, très tôt dans le développement, et totalement blindée de bugs en tout genre, que ce soit optimisation, interface, crashes, manque de serveurs, et on en passe des meilleurs. Toutefois, malgré tout ça, le jeu nous montre qu’il a bien réussi à tirer le meilleur de Chivalry et de War of the Roses, pour proposer un système de combat très très prometteur, et qui sera extrêmement plaisant lorsque les quelques soucis de rigidité de gameplay auront été corrigés (on l’espère), le tout dans des environnements très plaisants à l’oeil. Kingdoms Rise est une pépite, cachée sous une couche de bugs en tout genre, et on espère que ses développeurs parviendront à la tailler et à l’extraire de cette gangue.
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