Test : Bleed
Développé depuis quelques années par un développeur tout seul, Bleed n’a pas beaucoup fait parler de lui, sortant sur le XBLIG et sur le site de son développeur. En phase de Greenlight à l’heure de ce test, il convient donc de se pencher sur ce qui semble être un run & gun 16 bits assez classique. Mais est-il si classique… ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bleed ne brille ni par son nom, ni par son scénario, totalement indigent, et très manifestement pas du tout l’objectif premier de son créateur. Vous incarnez Wryn, qui veut devenir une héroïne, et voila. Il semble que pour intégrer le Hall of Heroes, il faille tuer des gens, donc… Pas d’autre choix.
Non, vous l’aurez compris, ce n’est pas le scénario qui prime dans Bleed, mais bel et bien le gameplay. Et là, on crie au sans-fautes. Bleed prend la forme d’un run & gun en 2D. Concrètement, vous vous déplacez au clavier, et visez à la souris, pour tirer l’une de vos deux armes. A et E servent à switcher d’arme, et le clic droit de la souris permet de passer en bullet time.
De plus, une fois que vous avez sauté, vous avez le droit à 3 dashes, dans n’importe quelle direction, dans les airs. Plus qu’un double saut, ces dashes offrent une mobilité idéale dans les airs, qui ne sera clairement pas de trop, ça c’est sur… Mais revenons en aux armes.
En tout, vous aurez accès à 9 armes différentes, allant des doubles pistolets du début, tellement puissants et utiles tout au long du jeu, jusqu’à un katana, passant par lances flammes et autres fusils lasers. L’arsenal est plutôt varié, mais on regrettera malheureusement le manque d’utilité de certaines armes. Sur nos 4 playthroughs du jeu dans tous les modes de difficulté, nous n’avons pas trouvé l’utilité des mines à distance, du lance roquette ou encore du lance flamme, tous dépassés soit par les pistolets, soit par une autre arme… Dommage !
Ce qui rend Bleed si intéressant, c’est son gameplay. Les déplacements sont fluides, on courre, on saute, on dashe, on walljump, et dès que le besoin se fait sentir, on passe en bullet time, que ce soit pour éviter une salve de tirs, passer un moment délicat, ou maximiser son DPS sur un boss pour le tomber. Le tout est très fluide grâce à la visée indépendante du mouvement, permettant une action gracieuse et efficace, mettant à l’honneur le skill et une courbe de progression remarquablement bien régulière.
Le jeu se découpe en 7 niveaux, chacun étant composé d’une phase classique avec des ennemis simples, de la plateforme, etc, puis de plusieurs bosses (allant de 2 à 6). Les niveaux sont très variés, on passe d’un manoir à une usine de robots, et même à un estomac de dragon, sans aucun complexe, et ça fait du bien. Les bosses également sont extrêmement variés, et chacun a son propre moveset, qu’il convient de maitriser, ceux ci pouvant être un bon challenge.
Mais disons le tout de suite, le jeu est court, vraiment court. Vraiment trop court, même, car il est extrêmement plaisant à jouer. Concrètement, vous pourrez aisément en venir à bout en une heure en mode facile, voire normal si vous vous débrouillez bien. Comptez, pour un joueur lambda, 1h30-2h en normal.
Mais là où, heureusement, le jeu rattrape le coup, c’est avec sa re-jouabilité, qui est franchement bien pensée. Le jeu comporte 4 niveau de difficulté (Easy, Normal, Hard, VHard), et chose rare dans les jeux vidéos, ces niveaux de difficulté veulent dire quelque chose. Au lieu de simplement booster la vie des ennemis et des bosses ainsi que leurs dégâts de façon totalement cheap, le développeur a remanié les niveaux en fonction de la difficulté. Ainsi, les ennemis changent, avec des versions plus difficiles, qui ont des attaques différentes, plus de pièges dans le niveau, des bosses avec des mouvements différents, et c’est là un travail formidable qui a été fait.
Du coup, on refait le jeu 4 fois avec plaisir, pour boucler tous les modes de difficulté, sans même avoir trop une impression de déjà vu. De plus, le jeu propose un shop, où l’on peut se procurer de nouvelles armes, augmenter sa jauge de bullet time ou encore de vie, avec les points scorés dans les niveaux, donc il y a toujours une carotte au bout des niveaux pour pousser le joueur à continuer à refaire le jeu, d’autant que 3 personnages sont déblocables, correspondant à Normal, Hard, VHard, et chaque personnage a un gameplay différent (mais on n’en dira pas plus).
Et c’est réellement un plaisir de refaire les niveaux. Le gameplay léché du jeu et les niveaux intenses offrent des sensations de jeu génialissimes, avec une mention spéciale au combo flingue/katana (qui permet, entre autre, de renvoyer les projectiles), offrant une diversité de gameplay folle, et des sensations intenses, surtout une fois maîtrisé.
Précisons qu’en plus du mode Story, un mode arcade est aussi disponible, proposant de faire tout le jeu d’une traite en une seule vie (en choisissant le niveau de difficulté), et un mode challenge, permettant d’affronter jusqu’à 3 bosses simultanément, soit en random, soit en les choisissant, en paramétrant la difficulté, ainsi que l’arène de combat. Autant de petits extras qu’on aimerait voir plus souvent, et qui sont pour le coup une vraie valeur ajoutée.
Abordons maintenant la partie visuelle du jeu qui, disons le franchement, déboîte grave. Le jeu adopte un style rétro 16 bits (trop de rétro tue le rétro, qu’ils disaient), et même si on commence à avoir une sérieuse overdose de rétro, on sent que dans le cas de Bleed, ce n’est pas du “retro for retro’s sake”.
Au contraire, le pixel art est très soigné et lisible. Le jeu n’est pas “moche rétro”, mais “simpliste et élégant rétro”, et on sent que ce design pixel art donne un cachet fou au jeu, avec des petites animations détaillées du plus bel effet (les explosions des ennemis, les ricochets des balles, etc), le tout offrant un jeu extrêmement lisible tout en restant suffisamment beau et détaillé. On évite donc le rétro moche à la Teleglitch, ainsi que l’affluence d’effets en tout genre nuisant à la lisibilité.
Niveau musique, on a quelque chose de plus classique. Du chiptune relativement bateau, plaisant, certes, mais qui ne restera pas en tête longtemps après la partie. Un peu dommage, mais on ne peut pas tout avoir non plus.
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Alors, à jeu court, test court, et ça fait presque mal de faire des critiques à Bleed. Développé par un type tout seul pendant des années, vendu au prix ridicule de 4€, oser lui reprocher sa durée de vie vraiment courte serait vraiment tirer sur l’ambulance. Car le jeu est fun, avec un gameplay jouissif, milimétré et où le joueur a tout contrôle de son perso, dans des niveaux intelligemment pensés et bien variés, le tout enrobé dans une apparence léchée et avec une forte personnalité. Sans oublier une rejouabilité importante, et des difficultés si bien pensées. Alors franchement, à 4€, ne boudons pas notre plaisir, soutenons le développeur, greenlightons le jeu, et demandons lui plus.
Résumé
Les + | Les - |
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- Un gameplay fluide - Parfaitement millimétré - Une action intense - Des niveaux variés - Un cachet excellent - Une rejouabilité très importante et variées | - Bien trop court - On en veut plus ! |
Score du jeu : |
Excellent jeu auquel j’aurais mis moins au niveau de la note finale. Genre 85% plutôt. Pour sa duree de vie limite, mais supérieure à un jeu comme Out there somewhere auquel j’avais mis un 83. Meilleure rejouabilité pour Bleed (je compare pas les deux jeux en terme de gameplay hein ) et difficulté au poil. Pour 4 euros c’est tout benef.
Voila, si j’ai pas tant sanctionné que ça, c’est simplement grâce au prix, combiné avec une sacré rejouabilité. En tout cas ça faisait très très longtemps que j’avais pas joué à un jeu qui proposait des modes de difficulté qui ont du sens, et j’ai vraiment adoré
J’ai fait essayer à un pote gamer, et il a beaucoup apprécié le jeu et le fait que les modes de difficultés changent le level-design et quelques éléments de gameplay.
Les boss sont durs mais une fois qu’on a compris leurs patterns, il suffit juste d’avoir le bon timing. C’est comme un chorégraphie le combat contre les boss