Test : The Swapper
Test – The Swapper
Premier jeu du studio finlandais Facepalm Games, The Swapper est un titre mystérieux alliant subtilement éléments de plates-formes à un puzzle-game fait maison. Sorti hier sur Steam, The Swapper a remporté de nombreuses récompenses depuis 2011 et est le sixième jeu a bénéficier du support financier de l’Indie Fund. Si l’on sait que l’Indie Fund de Jon Blow et Tomorrow Corporation – entre autres – se trompe rarement quant au choix des jeux qu’il soutient, il convient tout de même de nous demander si The Swapper confirme ou fait exception à la règle.
Après les excellents Antichamber, Q.U.B.E. et Monaco ou même l’anecdotique Dear Esther, il est évident que les créateurs de l’Indie Fund portent leur intérêt sur des jeux novateurs proposant des expériences uniques. Cette fois-ci, ces derniers ont donc choisi de donner sa chance en 2012 à un tout jeune studio et son tout premier projet, The Swapper. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne se sont pas trompés.
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Tout d’abord The Swapper propose une esthétique à tomber. Bien que les effets de particule et l’ambiance généralement sombre du titre cachent quelque peu les décors, il est impossible de ne pas remarquer leur style si particulier. A vrai dire, chacun des environnements et décors ont été faits à la main, à l’aide d’argile et d’objets de tous les jours qu’ils ont filmé pour pouvoir ensuite y intégrer numériquement le personnage que nous contrôlons.
L’action se déroule sur un plan deux dimensions, mais ce n’est pas pour autant que les développeurs de Facepalm Games ont accordé moins d’importance à la finition des multiples arrières plans qui se chevauchent pour aider à rendre un effet de profondeur très réussi.
Les environnements du jeu – très diversifiés – dégagent tous une atmosphère extraordinaire à la fois oppressante et envoûtante. Facepalm Games a également réussi à parfaitement retranscrire le sentiment de solitude que l’on avait pu expérimenter dans 2001 : L’odyssée de l’espace, Moon ou encore Solaris dont ils avouent s’inspirer. Des environnements spacieux mais en même temps confinés, desquels transpire une véritable histoire imprégnée dans ses murs, rochers, panneaux, etc …
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C’est d’ailleurs à l’aide de ces éléments que sont distillés des bribes d’une histoire profonde et intéressante que nous préférerons taire tant elle dévoilerait l’essence de ce qu’est le jeu. En effet, The Swapper est une expérience avant tout à vivre soi même, car ce n’est qu’en vivant cette aventure seul que l’on est en mesure de comprendre ce qui fait le cœur du jeu. Sachez cependant que Facepalm Games nous propose une trame narrative parfaitement maîtrisée – conçues par Tom Jubert, la personne derrière la narration de Penumbra et Faster Than Light, se fondant naturellement dans le jeu à l’aide des mystérieux Gardiens et des logs laissés par les habitants précédents de la station spatiale. Tout ceci contribue au renforcement du sentiment de solitude si présent et essentiel dans le jeu. Pour bien vous représenter combien ce paramètre de solitude est important, voici ce que les développeurs vous recommandent – en gros – de faire avant de commencer The Swapper :
- Isolez-vous pendant une longue période de temps, pour vous acclimater à votre nouvel environnement.
- Entraînez-vous à résoudre des énigmes, en appuyant sur chaque bouton, interrupteur, leviers etc … que vous croiserez. Si cela dégénère, transférez-vous dans votre nouveau clone et laissez le vieux derrière.
- Soyez sûr de commencer à vous cloner. C’est une chose très importante.
- Portez votre combinaison spatiale tous les jours, pendant que vous ferez vos exercices, dormirez et mangerez; de manière à vous habituer.
Souvenez vous, les voix que vous entendez sont parfaitement normales. C’est un signe que votre préparation porte ses fruits. Félicitations ! Vous êtes maintenant prêts à pouvoir vivre l’expérience The Swapper dans les meilleures conditions possibles.
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Mais venons-en maintenant au gameplay de The Swapper. Comme son nom l’indique, The Swapper s’organise principalement autour de deux mécaniques de gameplay, le clonage et le transfert de conscience. Grâce à un objet trouvé en début d’aventure, vous aurez donc la capacité de vous cloner et de transférer votre conscience dans le clone nouvellement créé. Pour cela, rien de plus simple, il vous suffit de maintenir le clic droit de la souris pour voir apparaître une silhouette rouge et de la placer où vous le souhaiter – dans un espace ouvert bien entendu – pour voir apparaître un premier clone. Une fois ceci fait, vous pouvez en visant ce clone et en appuyant sur le bouton gauche de la souris, transférer votre conscience vers lui.
Il est très important de garder en tête que si les clones – vous pouvez en créer jusqu’à quatre simultanément – exécutent les mêmes mouvements que vous, seul l’emplacement de votre conscience dans un corps importe. Si vous souhaitez interagir avec un objet par exemple, vous ne pourrez le faire qu’avec le personnage dotée de conscience. C’est également le cas lorsque vous devez ramasser des orbes. Ces orbes sont à la clé de chaque puzzle que vous proposera le jeu, et elles vous permettent de débloquer de nouvelles zones de jeu jusqu’à présent fermées.
L’environnement du jeu – très bien retranscrit via une carte du monde - fait vaguement penser aux vieux Metroid dans son agencement, cependant la progression du gameplay ne dépend pas d’upgrades que l’on trouverait ça et là. Non, cette progression se fait grâce à l’évolution de la difficulté proposée tout au long de l’aventure et surtout grâce à l’ajout de nombreux nouveaux éléments de gameplay qui viennent sensiblement diversifier et complexifier l’expérience de jeu. Prenons pour exemple notamment, les faisceaux de lumière (de plusieurs couleurs), les changements de gravité, l’absence de gravité, des blocs à déplacer ainsi que des sortes de propulseurs.
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Pour finir sur ce titre unique qu’est The Swapper, il convient de préciser qu’il n’est pas doté d’une durée de vie absolument énorme, puisqu’il plafonne entre la huitaine et la dizaine d’heures pour en voir le bout et le finir à 100%. Cependant, tout dépendra de vos capacités à résoudre plus ou moins rapidement certaines énigmes. Par exemple un joueur expérimenté dans le genre du puzzle-game, The Swapper ne devrait pas le tenir occuper bien longtemps.
Malgré tout, Facepalm Games parvient à nous sortir un jeu – leur premier ! – absolument irrésistible, doté de qualités immenses et d’une rare intelligence. Que cela soit en termes d’esthétique, de gameplay, d’histoire, de bande-son, The Swapper est un jeu réalisé avec un soin indéniable et devrait faire partie des indispensables de l’univers indépendant dans l’avenir. N’attendez plus, ruez-vous dessus et chapeau bas Facepalm Games
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Résumé
Les + | Les - |
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Gameplay, Bande-Son, Esthétique, Narration d'excellente qualité | Un peu court |
Score du jeu : |
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The Swapper- Test et Impressions avec Gentlestorm et MauvaisVitrier
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J’hesitais, mais plus maintenant ! Merci pour le test !
Choix très sage de ta part
Et merci à toi aussi !
Je ne m’étais pas trompé. Tous les jeux de l’Indie Fund ont eu du succès : http://indie-fund.com/2013/06/the-swapper-recoups-in-less-than-two-days/
Ça sent soit le lobby Jon Blowesque, ou alors les mecs de l’Indie Fund sont juste bons pour trouver des très bons jeux. Je planche plus sur la deuxième options, même si Blow est un peu borderline des fois.
http://indie-fund.com/2013/06/the-swapper-recoups-in-less-than-two-days/
Ha, j’avais fais un article cette nuit, et en voyant ton message je me suis rendu compte que je ne l’avais pas publié .