Test : UnEpic
UnEpic est un jeu comme on n’en voit pas souvent. Son développeur, Francisco Téllez de Meneses nous invite à parcourir le donjon d’Harnakon dans une aventure mêlant RPG et plateformes 2D, le tout sur un scénario entre jeu de rôle papier et fantaisie médiévale bourré d’humour et de références à toute notre culture vidéo-ludique.
Le joueur incarne Daniel, un jeune homme normal, du moins si la norme inclut jeux vidéo, de rôle et science-fiction. Et un soir, alors que sa partie de Donjons & Dragons battait son plein, Daniel, partit aux toilettes, se retrouve sans avertissement plongé dans le noir à l’intérieur d’un immense château, la drogue ne fait-elle pas des merveilles ?
Voulant profiter un maximum de son expérience hallucinatoire, Daniel décide d’explorer le château, à la lumière de son Zippo, et de découvrir la raison de sa présence ici. Toutefois la solitude ne durera pas très longtemps. En effet, rapidement, un esprit va essayer, en vain, de posséder Daniel. Nommée Zera - le nom du grand Protoss noir – l’esprit sera l’outil permettant la mise en scène de nombreux dialogues pour découvrir tous les secrets du château. Ce sera aussi le moyen de faire jouer Daniel qui saura se montrer d’une finesse exemplaire lorsqu’il s’agit d’extirper le plus de conseils possibles à l’esprit réfractaire, mais ce sera aussi l’occasion de blagues… beaucoup plus lourdes - Zera, je pense savoir comment me débarrasser de toi, tu es un gaz, et mon corps dispose d’un moyen naturel d’évacuation des gaz -
Le jeu se révèle alors être un métroid-vania de très bonne facture. Il faudra pour arriver au maître du donjon se débarrasser de ses sbires les plus monstrueux. Ceux-ci étant cachés dans les différentes zones du donjon, verrouillées par les clés que vous pourrez récupérer sur les boss des parties précédentes. On aura aussi l’occasion de faire quelques quêtes secondaires pour la plupart assez originales, comme aller chercher la poupée d’une jeune gobeline enlevée par un chien, le tout pour une récompense à la mesure de la quête.
Dans l’ensemble, la difficulté est bien gérée, elle augmente progressivement tout du long de l’aventure et devient en fin de jeu un réel challenge relatif à la difficulté choisie. Au final, il faut compter plus d’une vingtaine d’heures de jeu avant d’en voir la fin, et pour ce type de jeu, réalisé en grande partie par une seule personne, c’est une durée de vie vraiment correct, d’autant que le jeu ne lasse pas et on est presque déçu qu’il ne dure pas encore plus longtemps.
Le château est ainsi très grand, plus de 200 salles, mais on ne perd pas son chemin grâce à un système de portes permettant un accès rapide à chaque partie du château déjà visitée et à différents parchemins qui permettent de se téléporter dans les différentes parties du château. Et si certains sauts sont un tantinet ardus, la partie plateforme est globalement bien gérée, et malgré le fait que l’on puisse rager sur quelques échelles et cordes difficiles à attraper, on se fait rapidement la main.
Côté jeu de rôle, l’expérience est aussi très touffue, la feuille de personnage, permet à chaque nouveau niveau de répartir des points de capacités sur différents attributs. On distinguera les classiques maitrises des armes et armures et la maîtrise des différentes branches de magie. Les points de compétences sont assez nombreux et permettent de se diversifier assez rapidement, on peut à la fois se parer des plus belles armures et d’un gros marteau et jouer en même temps de la baguette magique. Ainsi les possibilités pour un personnage sont énormes et si certains choix peuvent vous défavoriser face à quelques ennemis, il n’y aucune chance que vous ne soyez inefficace face à l’un d’entre eux.
Le jeu est ainsi extrêmement complet et permet à chacun de vivre l’expérience RPG qu’il souhaite ; en plus de la pléthore d’armes et de sorts en tout genre allant de la boule de feu de base à la baguette déclenchant une explosion dévastatrice, s’ajoute d’autres mécanismes divertissants comme la conception de potions, des parchemins plus ou moins utiles à usage unique ou encore des familiers qui combattront à vos côtés.
Le jeu est dans son ensemble assez joli, les décors 2D sont finement réalisés et le donjon dispose d’environnements relativement nombreux (pour un donjon), de plus les effets de lumières sont particulièrement agréable que ce soit celle de votre zippo ou des torches que vous allumez. Une musique calme, discrète et un tantinet répétitive (à l’exception de la musique de Game Over qui ne laisse pas indifférent) finit de créer l’ambiance du donjon.
Le jeu est aussi doté d’un mode multijoueurs, qui lui est encore en développement. Il vous permet entre amis de parcourir des donjons exclusifs au multi ou de participer à d’autres épreuves plus triviales, comme des matches à mort, des courses ou encore des capture the flag. La narration est de nouveau présente et elle prend cette fois-ci vraiment la forme d’un jeu de rôle avec un maître du jeu qui vous donnera des précisions sur vos différentes quêtes.
Si seulement sept donjons existent pour le moment, il y a de quoi vous occuper pendant un bon moment. En effet, si la difficulté du solo est particulièrement bien réglée, celle du multijoueurs est ridiculement élevé, suffisamment en tout cas pour déclencher une vague de ragequits et de jets de pc en tout genre. Ainsi nettoyer une pièce de toute sa vermine – alors que les duels « joueur versus monstre » se terminent par la victoire du monstre - prend énormément de temps.
Et les morts répétées de tous les joueurs face à une masse de squelettes qui semblent ne jamais rétrécir font découvrir de nouvelles tares au jeu, tares moins présentes ou moins flagrantes dans le solo.
Pour commencer, en multijoueurs, une fois mort, vous retournez au dernier cercueil que vous avez visité. Ainsi si un groupe d’ennemis vous donne du fil à retordre (ce qui sera souvent le cas), la stratégie la plus simple reste d’en tuer quelques-uns et de revenir. Certains donjons se révèlent alors n’être majoritairement que des courses solo entre votre cercueil et le groupe de monstres qui résiste encore et toujours.
De plus, les armes se dégradent à chaque mort et perdent ainsi continuellement des dégâts jusqu’à n’en plus faire du tout. Et c’est la même chose pour la protection des armures et les bonus magiques de bagues. Il faudra réparer votre équipement pour qu’il retrouve son intégrité, mais cela ne se fait que dans la hero’s home, une fois le donjon terminé ou échoué donc.
Téllez a aussi beaucoup mis en avant l’aspect communautaire de son jeu, il a ainsi intégré un éditeur de donjon, en promettant que les meilleurs seront officiellement intégrés au jeu. L’éditeur se présente de manière très ludique, il se passe comme si vous étiez réellement en jeu et vous disposez de sorts d’architectures qui permettent de créer ou de détruire ce qui se trouve devant vous.
Cependant, si l’éditeur est très complet et vous permet de créer des donjons de la sorte que vous voulez, il est aussi très long de débloquer tous les sorts d’architecture. En effet, ceux-ci s’achètent dans la hero’s home en échange d’objet que vous obtiendrait après avoir tué les boss du multijoueurs. Pour créer donjon complet, il faudra donc avoir déjà passé de très longues heures sur le multi et cela rebutera surement une partie des joueurs et n’aide pas l’aspect communautaire que le développeur veut donner de son jeu.
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Néanmoins, UnEpic est une excellente expérience, extrêmement complète par son gameplay et ses différents modes de jeu, qui ne demandent qu’à être prolongé par une expérience multijoueurs innovante qui apporte une vague de fraîcheur pour tous les RPGs indépendants – après, bien sûr, il faut aimer ce style de jeu - .
Résumé
Les + | Les - |
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Bonne durée de vie, complet, multijoueurs intéressant | Quelques sauts trompeurs, tendance à faire courir le joueur pour rien |
Score du jeu : |
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Unepic – Multijoueur (BETA) – Aperçu et Impressions avec Belhoriann, Gentlestorm et Mankess
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Ce jeu est génial je le possédait déjà car il m’avait intrigué mais franchement c’est un must pour tout gamer qui se respecte ! En plus il y a DR. zoidberg !!!!!! :p
Bref je conseille e jeu vivement si vous ne l’avez pas déjà (j’en suis à 48%).