Aperçu : Starbound, le Terraria 2.0 dans l’espace
Il est quasiment inutile de décrire Starbound, et l’attente qu’il a engendré, tant il a fait parler de lui, un peu comme un Cube World. Starbound, c’est le petit nouveau de Tiy, le designer de Terraria qui a quitté l’équipe pour aller chez Chucklefish, et concevoir cette sorte de successeur spirituel à Terraria. Maintenant que la bêta est disponible sur Steam, il est temps de faire un petit point sur l’état actuel du jeu.
Répétons, tout d’abord, que Starbound est actuellement en version bêta sur Steam, et qui dit bêta, dit bugs à gogo, ce qui est bien le cas. Ainsi, si vous recherchez un jeu fini/bien poli, passez votre chemin et attendez que le jeu soit plus proche de sa sortie.
La version actuelle de Starbound permet de jouer en solo, ainsi qu’en multi. Vous pouvez ainsi héberger un serveur via le jeu, ou via un exécutable dans les dossiers du jeu, bien que la manœuvre ne soit pas encore totalement au point pour le moment. Mais avant de commencer une partie, vous devrez vous atteler à la création de votre personnage.
Celle-ci, bien plus fournie que celle de Terraria, vous laisse le choix du sexe, ainsi que de la race. Pour le moment au nombre de 6, allant d’humains à des sortes de créatures plantes jusqu’à des robots, celles-ci influent sur les options de personnalisation qui vous sont ensuite offertes. Les humains peuvent ainsi changer leurs vêtements, et leur couleur, tandis que les Apex, sorte de singes, peuvent également influer sur leur barbe, et les Avians sur leur plumes et d’autres détails. Dans l’ensemble, la création est assez poussée, et on retrouve bon nombre de coiffures différentes, ce qui est vraiment agréable.
On retrouve deux ou trois autres options telles que les couleurs de vêtements, ainsi que la posture, avant d’enfin être lancé dans le jeu. Starbound propose deux « aspects » différents, dans sa construction. On retrouve ainsi d’un côté le vaisseau de son personnage, dont le design est adapté à la race choisie, et qu’on utilise pour passer d’une planète ou d’un système à un autre, et de l’autre l’exploration desdites planètes.
Dans le vaisseau, on a notamment accès à un gros espace de stockage, ainsi qu’à l’imprimante 3D, pour décomposer un objet et apprendre à le recrafter, et la recherche de technologie, qui sert à équiper des techs, dont nous reparlerons un peu plus loin. On peut aussi réalimenter son vaisseau en fuel, et accéder à la map de l’univers, où l’on peut choisir où on veut aller. Dans la théorie, le monde de Starbound est limité, mais dans la pratique il est impossible d’explorer les plusieurs milliards de planètes que le jeu génère, à chaque partie, procéduralement. L’univers est découpé en secteurs (qui se débloquent après les bosses), contenant des galaxies, et chaque galaxie possède différentes planètes, ainsi que leurs satellites. Ces planètes ont trois attributs : leur type (snow, arid, desert, forest, moon, etc), leur taille (pas de données, c’est visuel) et leur threat level, qui correspond à leur difficulté.
Une fois que votre vaisseau est positionné au dessus de la planète (tous les déplacements sont automatiques, il faut juste choisir la destination, avoir assez de fuel, et attendre), vous pouvez utiliser votre téléporteur pour aller sur la planète.
Là, on retrouve un gameplay beaucoup plus proche d’un Terraria, dans un monde fait à partir de blocs. Toute la planète est générée aléatoirement, et marcher à l’infini dans une direction vous fera tourner en rond et revenir à votre point de départ, la planète étant ronde . Là où Starbound est intéressant, c’est que cette génération procédurale affecte tous les éléments de la planète. Ainsi, si le relief est procédural, la flore aussi (le type de tronc des arbres, leur type de feuilles, etc, on peut se retrouver avec un arbre qui a des cerveaux comme feuilles), ainsi que la faune. Par conséquent, on retrouve rarement les mêmes monstres, car tout chez eux change : différents attributs physiques (type de corps, de tête, de crête), leur déplacement, leurs attaques (même si actuellement il y a peu de variété à ce niveau) et leurs cris.
Cette génération procédurale permet de rendre l’exploration des planètes plus intéressante, même si pour le moment, on en voit quand même les limites. A voir si, dans l’avenir, cette génération sera étoffée, ce que l’on espère. En l’état, les mécaniques sont là, mais le pool de possibilités est assez réduit. La surface des planètes propose diverses structures intéressantes à rencontrer. Ainsi, on peut tomber sur des villes, différentes maisons avec des trésors, des constructions scientifiques, de grand complexes souterrains truffés de pièges, ou encore des temples perdus, par exemple. Si, pour le moment, ces structures sont malheureusement un peu trop rares, et surtout inexistantes sur certains types de planètes, elles montrent un sacré potentiel en termes d’exploration en surface.
On peut donc trouver nombre de ressources pendant cette exploration, notamment dans les coffres que l’on trouve un peu partout, ainsi qu’en loot sur les monstres élites, qui droppent des armes légendaires (nous reviendront sur les objets un peu plus tard). Malheureusement, actuellement, l’exploration souterraine est bien moins agréable.
En effet, outre le fait que la génération procédurale des souterrains et pour le moment très fade et inintéressante, il faut principalement miner à la main (vu que les cavernes sont très vite des culs de sac), et le minage est extrêmement pénible. Les pioches sont très lentes (du moins les premières, et pour en obtenir d’autres, il faut miner…), bien plus que dans un Terraria par exemple, et on ne voit absolument pas les murs pleins (là où Terraria laissait une très légère luminosité sur ceux ci). Du coup, trouver des minerais et des gisements s’avère extrêmement pénible, vu qu’on ne voit pas très loin dans les murs.
Au niveau des objets, on retrouve du relativement classique. Ainsi, on a toujours une barre d’action pouvant contenir 10 objets, avec en addition un slot main droite/main gauche (vu que désormais, les objets ont cette propriété de pouvoir être maniés à une main ou à deux mains). Niveau équipement, notre personnage peut équiper un casque, une pièce pour le torse, et enfin une pour les jambes. Il a également un slot de dos, ainsi que des slots tech pour équiper des upgrades trouvées en fin de certains donjons, et deux slots de pets (les pets n’étant pas encore dans le jeu).
Au niveau des armes, on retrouve un gameplay un peu plus dynamique qu’un Terraria. Ainsi, si les mécaniques sont très semblables, le feedback sur les coups, et les animations, sont bien plus dynamiques, permettant de moins s’ennuyer pendant les combats. Ce n’est pas encore la panacée, mais c’est déjà un bon début. Difficile de juger sur la variété des armes pour le moment, dans cette bêta, mais on retrouve divers types avec des attributs différents (marteaux lents, haches un peu moins, épées longues, lances, etc). De plus, la notion de main droite/main gauche vous permet de changer de type de gameplay, que vous utilisiez une arme deux mains, deux armes à une main, ou encore une arme à une main + bouclier.
Pour ce qui est du craft, on retrouve les bases qu’a instauré Terraria : vous devrez ainsi construire des bases de craft (que ce soit un workbench, un anvil ou un cooking pot), en fonction de ce que vous voulez créer. Ainsi, vous pourrez crafter vos bandages à main nue, mais un arc en bois vous demandera un workbench, tandis qu’un casque en cuivre demandera un anvil. On retrouve du classique à ce niveau.
Si vous pouvez placer des choses dans votre vaisseau, celui-ci reste d’une taille relativement réduite, et très vite une base sur planète s’avérera plus pratique. Vous aurez toutefois la possibilité, une fois avancé dans le jeu, d’upgrader votre vaisseau et de l’agrandir, pour en faire une vraie base mobile, mais coloniser une planète reste la solution de choix.
Malheureusement, la version actuelle de la bêta ne propose pas beaucoup d’options pour cela. On sait qu’à l’avenir, on pourra totalement coloniser la planète avec les outils adéquats (notamment le terraforming à échelle planétaire), faire de l’agriculture, y placer des PNJ et compagnie, mais pour l’instant l’intérêt reste limité, et les outils à la fois peu pratiques, et pas en assez grand nombre.
Un détail intéressant malgré tout, on retrouve une gestion des besoins dans ce Starbound. Ainsi, vous devrez gérer votre chaleur, ainsi que votre appétit. Cette première est le plus délicat à gérer, car les planètes de type snow ou moon vous feront très vite descendre à des niveaux critiques, de même que la nuit sur la plupart des planètes. La chaleur est du coup très bien gérée, car vous pouvez monter des feux pour vous réchauffer, et ladite chaleur se répartit dans les espaces clos comme les bases.
Au niveau de la progression pure, on retrouve des tiers d’équipements (armure cuivre > armure fer > armure gold > etc). Les paliers sont pour l’instant beaucoup trop longs, et le passage d’un tier à l’autre prend bien trop de temps, et est rendu très pénible par le minage chiant du jeu. Pour avoir accès à de nouveaux secteurs, et donc à de nouveaux biomes et planètes plus dangereuses, vous devrez combattre un boss, sorte de « palier ». Ceux-ci, malheureusement, ne droppent qu’un objet de craft spécial pour « débloquer » le tier de secteur et de craft suivant, et là encore il y a un gros potentiel inexploité pour rendre la progression plus fluide et lisse.
Au final, il est très difficile de donner un avis sur cette bêta de Starbound. Si le contenu n’est clairement pas à la hauteur de ce qui est prévu pour le jeu final, c’est compréhensible étant donné que c’est pour le moment seulement la première version bêta du jeu. Beaucoup de contenu reste à venir, que ce soit dans ce qui a été montré par les développeurs, ou dans ce qui est prévu tout court. Mais ce qui nous intéresse, c’est l’état actuel de Starbound. Pour le moment, on a un moteur relativement bon, avec une bonne génération procédurale (du moins ses prémisses), une bonne gestion de la physique de l’eau et des matériaux « fluides » tels que le sable, et une apparence plutôt sympa en pixel art.
La bande son est également très bonne, et on s’amuse clairement à explorer, surtout en multi. Le problème - à l’heure actuelle -, outre les très nombreux bugs et problèmes de performances, vient principalement du contenu. La génération procédurale reste limitée, les planètes ne sont pas si variées, tout comme les objets et les activités. Heureusement, tous ces problèmes sont très clairement dus au fait que le jeu n’est qu’une bêta, et que les développeurs n’ont inclut que le strict minimum, en matière de contenu. Il reste encore beaucoup à venir.
En l’état, la bêta de Starbound ne plaira pas à tout le monde. Nous la déconseillerons vivement à ceux qui attendent de Starbound un jeu complet et bien rempli de choses à faire, ainsi qu’à ceux qui s’attendent à une expérience stable. Il y aura encore de nombreux wipes de progression, donc exit les gens qui veulent commencer dès maintenant à faire leurs constructions. Malgré tout, cette bêta reste intéressante pour ceux qui attendaient beaucoup Starbound, et veulent mettre la main sur la bête le plus tôt possible, pour voir le potentiel, et aider les développeurs à débuguer le tout.
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Une remarque:
« bien plus que dans un Terraria par exemple, et on ne voit absolument pas les murs pleins »
C’est faux dans le sens ou le manipulateur de matière permet de voir ces bloques 4×4 jusqu’à des distances assez conséquentes. Cela donne une impression de « scanner » la roche alentour.
Effectivement, mais admettons le, c’est super laborieux de passer le curseur sur chaque roche cachée, avec la distorsion de couleur du truc, on y voit mal et tout petit. Après, si il y a des upgrades pour le transformer en vrai scanner, ça pourra être une mécanique très intéressante, mais en l’état, à mes yeux, le minage est bien plus laborieux que sur Terraria.
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» Toute la planète est générée aléatoirement »
Il me semble que c’est faux vu qu’un ami à moi m’a passé les coordonnées de sa planète j’y suis allé et j’ai trouvé les mêmes choses que lui l’environnement aussi été le même
Après avoir jouer à Starbound, on trouve Terraria très lent niveau minage/farm ^^