Aperçu : DREAM, l’offre du rêve éveillé.
DREAM : « Ah, dormir… Rêver peut-être. »
C’est une journée ordinaire. Elle a passé de la même façon que celle de la veille et s’achève alors que vous ouvrez les yeux sur un documentaire lambda passant à la télé, devant lequel vous vous êtes endormi. Inutile de se demander où se trouvait la valeur de cette journée, puisque c’est sensiblement la même que celle de la veille. Traversez votre maison, aussi grande que vide, sentez la disparition récente de la personne qui vous était chère. Les portes s’ouvrent, plus significative dans les souvenirs qui y stagnent que dans l’image qu’elles renvoient.
Nous voilà dans notre chambre. C’est là. Là que se trouve finalement l’essentiel de l’existence, ce qui pourra donner de la valeur à ces journées qui défilent. Alors en avant, sautons le pas et mettons-nous sous la couette : Bienvenue dans DREAM.
DREAM, jeu à la première personne, dessine l’existence de Howard Philip, un individu comme vous, comme moi. Peut-être que la seule différence réside dans le fait que son existence prend toute sa valeur pendant ses nuits. Le jeu se partage entre deux phases : la première (celle avec laquelle vous prenez contact en premier et dans laquelle vous passerez finalement le moins de temps) est celle de la réalité et qui se montre finalement comme une phase transitoire entre les deux pans du jeu. Le deuxième, celui concentrant l’essence de DREAM est – vous l’aurez deviné – le moment que vous passerez au sein de vos rêves.
N’allez pas croire que le jeu se limite à seulement deux aspects : DREAM a pour revendication de réellement faire voyager, c’est pourquoi le jeu mise en grande partie sur l’exploration. Par conséquent, bien que sa durée de vie puisse sembler un poil courte en le parcourant d’un bout à l’autre, pour peu que vous possédiez un penchant pour la contemplation, rien ne vous empêche de passer un bon bout de temps à chercher les divers points de vue que comportent certains niveaux, ces derniers offrant un spectacle tout à fait appréciable.
Graphiquement, le titre ne s’en sort pas mal, et même bien. Bien que DREAM soit un jeu indépendant, il n’est pas en 2D et ne jure pas que par le minimalisme de ses pixels. La profondeur de champ est remarquable, le détail de chaque élément du décor également et le tout est, pour ne rien gâcher, réellement cohérent. On ne se retrouve pas à se demander pourquoi avoir mis tel ou tel élément, si ce n’est « pour faire joli ». Non, on est face à un travail qui rassemble performance technique et créative, ce qui est souvent difficile à allier.
Le défaut de cette beauté ? Et bien simplement que le jeu ne semble pas toujours optimisé de la meilleure manière possible puisque qu’il est fréquent que des chutes de FPS fassent leur apparition, ce qui a un côté réellement frustrant. Mais, à condition que votre ordinateur possède une carte graphique de bonne facture, il n’y a pas vraiment de soucis à se faire, et le jeu étant en accès anticipé, on peut espérer une meilleure optimisation d’ici le rendu final.
Enfin, un peu comme on remarque une bonne scénographie dans une expo mettant en valeur les œuvres affichées, il y a la musique de DREAM. Celle-ci, non contente d’être une bande-son originale est remarquable. On ne se trouve pas face à une musique rapidement bidouillée sur un logiciel de MAO (Musique Assistée par Ordinateur) , l’OST est de toute beauté, réellement immersive et ne finit pas par fatiguer à la longue, ce qui facilite l’exploration des vastes niveaux oniriques, sans quoi on serait peut-être un peu plus pressé de changer d’ambiance graphique et sonore.
De plus – les rêves n’étant pas uniquement faits pour tout le monde de champs de coquelicots violets butinés d’une façon toute mignonne par des abeilles roses à trompes d’éléphants (défoncé ? Comment ça défoncé ?) – la musique sait varier ses intonations selon que vous soyez au sein d’un rêve neutre, bucolique ou encore cauchemardesque : on ne ressent pas de dissonance entre rendu visuel et sonore.
En résumé, DREAM, bien qu’en early access se révèle être un jeu réussissant avec brio à nous offrir un voyage dans l’esprit d’un personnage fictif mais qui, finalement, pourrait être n’importe qui tout en posant la question : « La réalité peut-elle nous suffire ? ».
Aussi bien par son aspect que par son ambiance (sonore et musicale), le jeu parvient à nous mener où il le souhaite pour nous amener à la place de Howard Philipps, le tout avec des performances techniques remarquables pour un jeu indé et bien utilisées.
Ce qu’on pourrait, en l’état des choses, lui reprocher serait le temps que met l’intrigue à se mettre en place compte tenu de la longueur du jeu (environ trois heures, le tout sans se presser) et l’optimisation graphique qui n’est pas toujours au rendez-vous pour ceux qui n’ont pas un cheval de course sur leur bureau.
Mais peut-être que ces défauts seront corrigées (et que d’autres apparaîtront, sait-on jamais) une fois la version finale mise à disposition. Toujours est-il que, même maintenant, DREAM réussit son pari : faire rêver.
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