Test : Don’t Starve
Pour accompagner le test du jeu Don’t Starve, notre podcasteur Belhoriann a réalisé pour vous une nouvelle présentation vidéo après celle - publiée il y a un peu plus de deux semaines – sur Sang-Froid. Vous pourrez trouver ladite vidéo en fin de test, et n’hésitez toujours pas à faire part de vos impressions à notre podcasteur afin d’en améliorer le contenu et son propos.
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Test : Don’t Starve
Don’t Starve, on en parle pour deux raisons. Déjà, Klei Entertainment commencent à sévèrement se faire connaître dans l’univers du jeu indé, notamment grâce à Shank, puis à Mark of the Ninja, mais également grâce à son design burtonien dans l’âme. Attrapez votre hache, votre chapeau de paille, et c’est parti…
Don’t Starve, c’est avant tout un univers, totalement loufoque, glauque, et oppressant. Pour faire simple, vous ne saurez jamais où vous êtes, ni pourquoi, ni comment, ni rien du tout. Le jeu parvient à se créer une ambiance, une atmosphère et une crédibilité, tout en faisant totalement fi de toute logique ou scénario. Plutôt impressionnant.
En revanche, ses mécaniques générales sont claires : Don’t Starve vise le type de jeu qu’à réussi à démocratiser Minecraft, c’est à dire le survival sandbox. Vous êtes lâchés dans la nature, sans rien, et il faut survivre, et éventuellement atteindre divers objectifs.
Toutefois, disons le tout de suite : ce test ne sera pas très long. Pourquoi ? Parce que Don’t Starve est un jeu qui se découvre, mais qui ne s’explique pas. Son concept est pourtant simple, vous incarnez un personnage, lâché dans la nature hostile du jeu, et vous devez survivre le plus longtemps. Quand vous mourrez, en fonction du nombre de jours survécus, vous gagnez une certaine quantité d’expérience, permettant de débloquer, à terme, de nouveaux personnages, ayant chacun leur spécificités. Par exemple, une jeune fille psychotique et pyromane allumera automatiquement des feux la nuit, tandis qu’une sorte de robot pourra manger la nourriture périmée.
Ces changements sont à la fois simples, et quand même conséquents dans la façon de jouer. Pour le moment, il n’y a qu’un peu plus d’une demi-douzaine de personnages, mais c’est là quelque chose qui viendra à s’étoffer plus tard.
Concrètement, le jeu est divisé en deux modes : le mode sandbox, dans lequel vous arrivez lorsque vous commencez une nouvelle partie. Puis, si vous trouvez la Maxwell’s Gate, dans ce mode sandbox, vous recommencez, mais cette fois ci avec une progression plus linéaire : 5 chapitres se suivant, chacun étant un mini mode survie, avec un objectif (généralement à crafter) à atteindre, pour passer au chapitre suivant. Chaque chapitre propose un environnement aléatoire parmi certains possibles, et au final, ce mode Aventure offre également de nouveaux objets, introuvables en sandbox, et permet également de débloquer deux personnages, les deux seuls indéblocables via l’XP.
Don’t Starve est très simple, au niveau du gameplay : vous vous déplacez soit à la souris, soit au clavier, et cliquez pour interagir. Que ce soit pour couper un arbre, creuser un trou, ou ramasser un animal mort. Un menu à gauche donne accès à tous les crafts possibles, à la façon d’un Terraria, et il n’y a donc rien à découvrir de façon empirique. Votre personnage dispose, outre de sa barre de vie, d’une jauge de faim et de sanité, les deux pouvant s’avérer mortelles si elles arrivent au minimum.
La gestion de la faim, au début, est la plus importante, et il faut en permanence se déplacer pour récolter un peu plus de nourriture. Par la suite, on pourra crafter des champs, pour cultiver de la nourriture, fort heureusement. Mais c’est à ce moment là que la sanité jouera un rôle plus important. Le jeu est donc axé autour de ces divers besoins et contraintes, qui évoluent en fonction des jours qui passent.
Détailler tous les petits secrets et spécificités de Don’t Starve prendrait des jours et des jours, et surtout gâcherait le plaisir. Parce que son gros attrait, c’est paradoxalement son côté très obscur. On ramasse des objets au nom étrange, à la description cryptique, on croise des drôles d’engins ou lieux, et globalement, on comprend absolument rien. Un gnome de jardin qui permettrait de changer le magnétisme de la planète ? Ok… Et du coup, il y a ce côté “perdu dans un monde incompréhensible”, qui risque de plaire tout autant que de déplaire, en fonction du joueur, et qui donne au jeu une ambiance inimitable. Mais plutôt que de continuer à se perdre dans des explications obscures, abordons une simple comparaison points forts/points faibles, bien plus parlante.
Le jeu est déjà plutôt mignon. Pas au sens propre du terme, mais plutôt dans le sens “mignonnement glauque”. Il arbore un style 3D avec des sprites très efficace et très bien maîtrisé, et surtout un design totalement Tim Burton-esque, glauque et oppressant, du meilleur goût. Rien qu’un coup d’oeil sur des screens donne directement une idée du style et de l’ambiance. Il propose également un gameplay simple, évitant de se perdre dans une pléthore de touches à retenir.
Son système de craft est simple mais efficace, là aussi évitant d’avoir à retenir nombre de combinaisons, et son système de progression est intéressant, pour un jeu du genre, prônant la mort pour progresser, ce qui n’est pas commun. De plus, l’univers, outre son atmosphère très réussi, offre une profondeur rare, par le biais de tous les secrets cryptiques et détails à trouver, ramenant presque à l’ère des roguelikes tels que Nethack, reconnu pour sa profondeur à ce niveau.
Par contre, le jeu possède quelques points qui risquent de diviser. Déjà, on est seul. Très seul. Pas de multi (et là, c’est clairement un défaut pour un jeu de ce genre), qu’il soit local ou online, pas de réelle construction de base (les murs s’avèrent vite inutiles, et grosso modo, on a pas de vrais bâtiments à construire), du coup on ne s’attache réellement à rien. On est vraiment tout seul, en permanence exposé aux dangers environnants, et même si on peut parfois se faire suivre par un coffre sur pattes (si si), ou encore un homme-cochon qu’on aura nourri, ça ne changera rien à l’immense solitude ressentie dans le jeu. Certains diront que ça lui ajoute du charme, et c’est là un point de vue qui se défend, mais d’autres seront rebutés par cet aspect “tout seul”.
Au niveau de son côté cryptique, même remarque. Certaines choses ne pourront jamais (ou presque) être découvertes seul, certains fonctions de certains objets, et dans l’ensemble, le jeu n’explique jamais rien. On ne sait même pas, au début, qu’il y a en fait deux modes de jeu. Là encore, certains aimeront le côté totalement cryptique, mais d’autres regretteront de devoir aller se renseigner sur le net ou sur le wiki du jeu pour comprendre.
Mais Don’t Starve, ne nous voilons pas la face, possède aussi des défauts. Déjà, au niveau ambiance sonore, c’est assez inégal. On a le droit à quelques musiques de temps en temps, mais dans l’ensemble, rien du tout. Les effets sonores sont très bons, tout comme le remplacement des voix des personnages par des instruments (une idée de génie), mais au niveau musical, on ne retrouve vraiment rien, et c’est dommage. Alors certes, ça donne un côté “vide, oppressant” au jeu, mais un fond sonore est toujours une bonne idée…
Comme mentionné précédemment, le jeu ne possède pas non plus de mode multi. Et les développeurs ont clairement indiqué qu’ils n’en développeraient pas. S’il y a bien un genre de jeu qui se prête au multi, c’est le survival sandbox, et c’est là une sacré tare qu’a le jeu.
Enfin, on soulignera le côté très très répétitif des débuts de partie, un peu commun au genre (mais particulièrement dans Don’t Starve, qui propose dans l’ensemble une évolution toujours assez linéaire à ce niveau), avec les 5-6 premiers jours franchement toujours identiques, et pénibles à la longue. Un peu dommage !
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Dans tous les cas, difficile de noter Don’t Starve, d’autant que les développeurs ont promis 6 mois de support avec mises à jour de contenu, et que le jeu supporte les mods. Du coup, on ne peut savoir ce que va en faire la communauté, ou où les développeurs vont emmener le jeu par la suite. Il en résulte donc un jeu très sympathique, mais hautement subjectif. Si on accroche au design, ainsi qu’au côté super solitaire, alors on tient là une petite perle avec un sacré potentiel de rejouabilité.
En revanche, si on accroche pas au design, ou au côté très solitaire et sans multi, Don’t Starve ne vaut clairement pas le coup. Il reste, toutefois, à 14€, et nul doute que des promos Steam le rendront encore plus accessible. Une expérience qu’il peut être bon d’essayer. La note finale rassemble et fait plus ou moins une moyenne entre ces deux aspects, le jeu valant clairement 90 si on accroche, et clairement 50 si on est imperméable au style, ou dérangé par les aspects cités ci-dessus.
Résumé
Les + | Les - |
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Le design génial, l’univers à la fois vide et crédible, l’absurdité, la profondeur du jeu, la prise de risque | L’absence totale de multi, parfois un peu trop seul, le manque de possibilités de construction de réelles structures, le côté musical un peu creux |
Score du jeu : |
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Don’t Starve – Test et Impressions avec Belhoriann et Faust
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Si le coffre à pattes est amical, c’est clairement une référence à la série de romans humoristiques « les annales du disque monde » .
Il est amical en effet On l’obtient en choppant un certain artefact, et il suit ensuite le joueur tant qu’on a l’artefact sur soit ! Je ne connais pas, par contre, ce bouquin :O
L’absence de multi ne m’a absolument pas dérangée (d’ailleurs pour tout dire cette mode des features sociales à tous crins me gonfle sévèrement).
Je regrette par contre l’absence de possibilité de pouvoir se construire une maison pour faire face aux intempéries par exemple ou mieux encore de pouvoir faire face plus efficacement et surtout sereinement aux attaques de hounds récurrentes même s’il existe plusieurs astuces pour calmer les ardeurs de ces vilaine bêtes.
Je regrette aussi que passé un certains cap ( 270 jours de survie en ce qui me concerne) le jeu n’offre plus aucun challenge ni véritable replay value, encore que sur ce dernier point les patchs à venir et le support de la communauté devraient corriger le tir.
Bref un excellent petit jeu qui était pourtant passé sous mes radars lors de sa sortie et que j’ai découvert il y quelques semaines seulement et qui m’a aussitôt emballé.
A noter aussi que ce jeu est dispo sur GOG pour 12$ et donc sans DRM ce qui fait que, contrairement à steam, vous êtes réellement propriétaire du jeu et non d’un droit d’utilisation non cessible, non échangeable et non revendable que steam peut décider de vous retirer à tout moment sans que vous ne puissiez prétendre à aucun dédommagent d’aucune sorte en retour.
Il vaut mieux l’acheter sur le site officiel du jeu : pour le même prix, une clé steam, une clé gog, et la version drm-free. Tout le monde est content, et les développeurs récupèrent un peu plus d’argent !
Absolument, je préfère éviter de prendre un quelconque parti dans mes tests au niveau des plateformes d’achat (par neutralité), mais passer par leur site officiel me paraît le plus intéressant, et ce pour tout le monde Merci de l’avoir fait remarquer !
Pour les amoureux de ce jeu, faites un tours sur ce site : http://dontstarvefr.blogspot.fr/ La bible de ce jeu en Fr avec patch 100% Fr inclu ! UNE REFERENCE !
Je viens (enfin) de me mettre à ce jeu, et je rejoins pas mal l’avis de Etienne du Nord et du test. L’absence de multi ne me dérange pas du tout, et j’aime bien cette sensation de se sentir complètement paumé à collecter des nains de jardin … !
Tout comme les précédents commentateurs, je trouve que ne pas mettre de mode multi est une très bonne chose. Le jeu se base sur la solitude, les développeurs n’ont pas fait les choses à moitié, et ceux que ça angoisse ne trouveront pas leur bonheur dans Don’t Starve, c’est tout !
Pour ma part je regrette quelque peu l’absence de changement quand on accède à un autre monde, en mode Sandbox. On aurait pu avoir une difficulté accrue, une avancée dans l’histoire, ou au moins des répliques différentes de la part de Monsieur M. …
M’enfin, malgré ceci, ce jeu est une véritable merveille, il est maintenant mon jeu préféré ex-aequo avec la suite Portal !