Test : Evoland
Pour accompagner le test du jeu Evoland, notre podcasteur Belhoriann a réalisé pour vous sa deuxième présentation vidéo après celle - publiée il y a deux semaines – sur Chasm. Vous pourrez trouver ladite vidéo en fin de test, et n’hésitez toujours pas à faire part de vos impressions à notre podcasteur afin d’en améliorer le contenu et son propos.
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Test : Evoland
Nous vous en parlions depuis son succès lors de la 24ème édition du Ludum Dare s’étant déroulée en Aout dernier, Evoland dans sa version Enhanced est désormais disponible, et nous avons pu le tester pour partager nos impressions.
A la base Evoland a été développé par Nicolas Cannasse lors de la compétition du LD 24 – avec pour contrainte le thème ‘Évolution’ – et a remporté de quelques points la première place du classement général sur 1 400 compositions. Face au succès de son titre – plus de 300 000 joueurs en quelques mois - Nicolas Cannasse a donc décidé que lui et Shiro Games se devaient de reprendre Evoland afin d’en faire un véritable jeu.
La version HD d’Evoland commence de manière quasi identique à celle de la version classique, jouable gratuitement. Vous incarnez un personnage sans nom qui ressemble étrangement à Link de la série des Legend of Zelda. L’écran est vilainement réduit et une note vous indique que vous avez débloqué la touche droite. Vous constatez la présence de deux coffres à l’écran – un de chaque côté de votre personnage – mais qu’il est en effet impossible de se diriger vers la gauche. Vous avancez donc vers la droite pour ouvrir le premier coffre qui vous offre la possibilité de vous rendre cette fois-ci sur sur la gauche. Vous ouvrez donc le second coffre et débloquez les mouvements 2D. L’aventure commence.
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Evoland est un jeu d’action-RPG aventure vous l’aurez compris un peu particulier puisque ce dernier choisit de placer les avancées techniques du genre au cœur de son gameplay afin de proposer au joueur une expérience de jeu inédite, de constater et participer à l’évolution des jeux vidéos de leurs origines à aujourd’hui. Une fois les mouvements 2D débloqués vous disposerez d’une liberté un peu plus grande pour explorer des environnements habilement conçus, dans lesquels vous pourrez partir à la recherche de nouveaux coffres.
Ainsi, vous déverrouillerez de très nombreuses améliorations techniques et éléments de gameplay qui viendront épaissir le titre et son contenu. La première partie du jeu ressemble à peu de choses près à celle de la version classique. Vous récupérez tour à tour, le scrolling, une épée, des ennemis, des bruitages, de la musique 8 bits, des points de sauvegarde, les couleurs 16 bits, etc… etc … Vous vous en doutez, le but d’Evoland n’est pas tant de vous permettre de jouer avec nostalgie aux jeux des années 80 et 90, mais bien de montrer les progrès qui ont été faits en la matière depuis cette époque. C’est d’ailleurs une des raisons principales qui ont amené le jeu jusqu’à la première marche du podium LD24.
Après avoir débloqué les rudiments du jeu, vous ne pouvez vous empêcher des constater la pléthore de références aux pionniers du genre action-RPG aventure, que cela soit à travers les ennemis, les objets, les environnements, les combats etc… A chaque coffre ouvert, vous « débloquez » une nouveauté dans le jeu - qu’elle soit de l’ordre technique ou de l’ordre du gameplay – accompagnée de petites notes souvent pleines d’humour. Mais ne vous détrompez pas, bien loin de la satyre bête et méchante, Shiro Games garde toujours une sorte d’affection bienveillante envers les jeux qui inspirent à chaque instant la progression d’Evoland, transformant le titre non pas en blague de mauvais gout mais en véritable pastiche de qualité.
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A la fin de la première séquence – quasi identique à la version du LD24 – vous découvrez la carte du monde allègrement inspirée des Final Fantasy et sur laquelle vous accéderez aux combats propres aux premiers épisodes de la série, avec ses apparitions aléatoires et son tour par tour désormais classique. Une fois cette zone traversée, vous arrivez dans un nouvel environnement qui vous permettra de débloquer un village, des PNJs, des dialogues et tout ce qui va d’ordinaire avec. D’un point de vue purement graphique, nous nous devons de saluer le talent des développeurs bordelais de Shiro Games puisque les graphismes 2D d’Evoland n’ont presque rien à envier au magnifique épisode Game Boy Advance The Minish Cap dernier épisode 2D de la série des Legend of Zelda.
Après avoir récupéré une graine magique, au fond d’un puits, vous permettant de grandir, vous allez pouvoir traverser votre premier donjon avec à la clé, un cristal vous ouvrant une nouvelle dimension et signant l’arrivée de la 3D. Comme son nom l’indique, Evoland propose au départ une 3D assez rudimentaire que vous pourrez par la suite améliorer afin de voir le jeu s’embellir. Le passage à la 3D ouvre de toutes nouvelles possibilités ainsi que tout un tas d’améliorations liées à cette avancée technologique.
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Maintenant, passons sur un chapitre un peu plus délicat, les défauts, car Evoland n’en est bien entendu pas exempt. Il nous faut cependant bien préciser qu’il n’est absolument pas évident de parler du jeu sans en dévoiler une grande partie, et que même si vous énumérer les nombreuses améliorations que l’on peut trouver ça et là pour affiner l’expérience peut paraître comme un spoil éhonté, c’est malheureusement l’essentiel du gameplay. Le jeu a été conçu sur le thème de l’évolution, il est donc normal que ladite évolution soit au cœur du jeu et de son gameplay, et c’est d’ailleurs ce qui fait une très grande partie de son charme. Cependant, quelques points nous ont un peu froissé. Expliquons-nous.
Tout d’abord, le fait que l’évolution soit la pierre de voûte d’Evoland rend tous les autres éléments de gameplay très fades. L’exploration des environnements par exemple reste très limitée, notamment à cause du fait que la carte du monde est vide. Il en va de même pour les combats inspirés de Final Fantasy qui ne font preuve d’aucun challenge – vous n’avez qu’à spammer la barre d’attaque jusqu’à la fin -, de l’apparition aléatoire des monstres sur la carte du monde qui rend les combats très agaçants et ampute l’envie d’explorer; ou encore l’inutilité de certaines features qui restent cantonnées à de la pure figuration. La redondance des mécaniques de gameplay accuse malheureusement une certaine lourdeur qui pourrait potentiellement laisser une saveur amère à une partie des joueurs.
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Cependant - j’évite le Cap Locks pour l’interpellation, mais il faut noter que ce « cependant » est très important - arrive là un grand dilemme. Comme répété tout au long de l’article, l’évolution est au centre d’Evoland, pas les mécaniques de gameplay empruntées à ses inspirations. Il parait donc normal que ces dernières soient moins développées que la partie évolution, surtout considérant le fait qu’elles ont tendance à changer très souvent. C’est le cas notamment du système de combat en temps réel dans les donjons qui passe du simple coup d’épée à l’enchainement de combos dévastateurs face à des hordes d’ennemis. Les combats au tour par tour sur la carte du monde restent en revanche quasi identiques du début à la fin et malgré l’arrivée d’un co-équipier et d’un nouveau sort de magie, ces améliorations n’arrivent pas à donner un réel intérêt aux combats. Chose dommageable, surtout que ce type de combat au tour par tour est très présent.
Finalement, Evoland oscille dangereusement entre les extrêmes à longueur de temps. Flirtant parfois avec l’émerveillement le plus total, lors de la découverte des nouvelles et très nombreuses features, Evoland a tendance à laisser le joueur basculer dans un ennui relatif lorsque des mécaniques de gameplay – volontairement rudimentaires – sont resservies un peu trop souvent.
Tout semble n’être qu’une question de manque d’équilibre. Le joueur prend plaisir à découvrir l’évolution et à utiliser un gameplay simple pour accéder à la suite de l’aventure et de la découverte sans se prendre la tête. C’est même le fait que le gameplay ne soit pas trop compliqué – chose que les développeurs ont très certainement prévu dans le game design – qui permet au joueur de profiter purement et simplement de l’intérêt du jeu, l’évolution. Cependant, il nous faut reprocher le fait que certains éléments de gameplay sont de temps en temps très redondant parce qu’on y passe plus de temps que sur d’autres. Peut être aurait-il fallu développer un peu plus les combat au tour par tour par exemple afin de ne pas ennuyer les joueurs n’étant pas fan du style, et dûment rendre hommage à la série des Final Fantasy.
Dernier reproche – si on peut appeler ça comme ça – avant de terminer, malgré le fait que l’on prenne beaucoup de plaisir à découvrir Evoland, il nous a semblé que le jeu manquait d’une identité propre. Nous ne pouvons savoir ce que les développeurs de Shiro Games avait en tête à la base, si c’était leur but ou non, mais nous avons l’impression qu’à trop vouloir faire un pastiche, ils ont oublié d’ajouter une touche personnelle à leur jeu.
Malgré tout cela, il ne faut pas se méprendre, Evoland est un bon jeu qui propose une expérience unique à côté duquel il sera dommage de passer. Pour cela, il vous est possible d’acheter le jeu à 8,99€ sur Steam, Good Old Games et sur le site officiel, tout en sachant qu’il repassera à 9,99€ peu après. Pour ceux qui hésitent encore, nous rappelons que la version classique est disponible gratuitement sur navigateur et si cela ne vous suffit pas retrouvez ci dessous la présentation de la version HD par Belhoriann.
Résumé
Les + | Les - |
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concept fort, évolution permanente du jeu, cartes et étoiles à collectionner, références aux pionniers du genre | parfois redondant, mécaniques de gameplay rudimentaires |
Score du jeu : |
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EVOLAND : Aperçu et Impressions par Belhoriann
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Un test bien sympathique et qui conforte pas mal tout ce que j’ai pu ressentir, pas grand chose à dire de plus, la mécanique de jeu est tout ce qu’il y à de plus basique et donc pour ma part la lassitude rôdait non loin….