Test : Starseed Pilgrim
Pour accompagner le test du jeu Starseed Pilgrim, notre podcasteur Belhoriann a réalisé pour vous une nouvelle présentation vidéo après celle - publiée il y a un peu – sur Monaco. Vous pourrez trouver ladite vidéo en fin de test, et n’hésitez toujours pas à faire part de vos impressions à notre podcasteur afin d’en améliorer le contenu et son propos.
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Test : Starseed Pilgrim
Depuis la publication de notre vidéo de présentation de Starseed Pilgrim, nous avons eu le temps de nous pencher un peu plus sur le jeu et voir de quoi il en retournait exactement, c’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui ce test qui reviendra sur les tenants et aboutissants de ce jeu vidéo un peu particulier.
Starseed Pilgrim est un jeu de plates-formes réflexion développé par Droqen (programmation) – assisté de Renton pour les graphismes et par Ryan Roth pour la bande son – sortit en septembre 2012 dans le cadre de la collection Probability 0, et publié sur Steam le 16 Avril dernier. Mais qui de mieux pour présenter Starseed Pilgrim que le concepteur même du jeu, Alex Martin aka Droqen, qui a accordé une interview au site généraliste Edge et y dévoile de nombreux détails quant à la naissance et au développement du jeu. Notamment, quand on lui demande d’où lui est venue l’idée du gameplay de Starseed Pilgrim, ce dernier répond :
Des forums de TIGsource en fait. Je ne me rappelle plus que ce que j’y faisais exactement, mais je demandais aux gens des idées. Quelqu’un m’a répondu « Fais un jeu dans lequel on plante des plates-formes ». J’ai tout de suite trouvé ça génial et c’est comme ça que j’ai obtenu le concept de planter des graines qui feraient pousser des sortes des structures/plantes en forme de blocs.
Vous l’aurez compris, le concept de Starseed Pilgrim est pour le moins original, mais qu’en est-il vraiment de sa pertinence en terme de mécanique de gameplay ? Et comment fonctionne concrètement le jeu ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre dans ce test.
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Vous incarnez un pèlerin, un jardinier qui possède la capacité de planter des graines d’étoiles. Ces dernières sont un peu particulières puisqu’elles ne ressemblent en rien à des plantes ordinaires. Vous disposez de huit sortes de graines différentes, chacune de différenciant d’une autre de par sa couleur, son comportement lors de la pousse, ou de ses propriétés.
Ces caractéristiques propres à chaque graine ne vous sont jamais indiqués dans le jeu, ce sont des choses que vous finissez par remarquer, comprendre et apprendre au fur et à mesure du temps passé en jeu. Il n’existe pas de tutoriel à proprement parlé qui vous indiquerait les spécificités du monde, des graines, ou ne serait-ce que votre but en tant que référent du sujet (vous même) ou en qualité de personnage du jeu (le jardinier).
Une fois le jeu lancé pour la première fois, vous vous retrouvez dans un tableau dans lequel vous prenez connaissance des – presque – seuls éléments du jeu qui vous seront donnés gratuitement par le développeur; à savoir, les touches de déplacement, et le fait de pouvoir creuser des cubes posés avec les touches directionnelles. Vous descendez et accédez à un nouveau tableau (image ci-dessus) dans lequel vous trouvez des colonnes roses ornées de cœurs.
Le texte au dessus de notre personnage nous apprend que les cœurs brisés renferment le trésor des graines des étoiles. Utilisant notre capacité à creuser les cubes, on voit alors apparaître au dessus de notre tête des petits symboles de couleur, et en dessous de notre personnage un chiffre. Ne sachant quoi en faire, nous accédons au niveau du sol, au niveau suivant.
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Ce tableau est en vérité une simple plate-forme de couleur marron. A sa base, le joueur distingue une étoile blanche sur fond noir, qui commence peu à peu à venir grignoter les blocs adjacents. Ceci peut être considéré comme une forme de corruption malfaisante, symbolisée par la couleur noire et par les effets sonores qui l’accompagnent. Vous vous rendez vite compte qu’il vous faut déguerpir de là aussi rapidement que possible et à l’aide des dernières indications que nous donne le développeur, nous commençons à planter des graines.
C’est là que vous comprenez que la progression de Starseed Pilgrim sera totalement empirique puisqu’il est très difficile de saisir le pourquoi du comment de vos actions lors des premières minutes de jeu. Vous posez donc vos graines au hasard sur la plate-forme et vous observez leur comportement, car même s’il est plutôt aléatoire pour certaines graines, il ne varie pas voire peu pour d’autres.
Cependant, pour ne pas vous priver de la découverte de leur(s) propriété(s) et comme c’était intentionnellement voulu par le développeur dans son game-design, nous ne dévoilerons pas comment fonctionnent les différentes graines.
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Le « but » de l’aventure est quelque peu flou voire totalement abstrait, et si l’on distingue des cubes noirs étoilés dans le vide blanc qui les entoure, on a du mal à saisir où nous emmène Starseed Pilgrim. En effet, dans un premier temps on va faire pousser nos graines un peu au hasard afin d’essayer de rejoindre ces étoiles et voir ce qu’il se passe. Après plusieurs tentatives infructueuses, on finit par connecter l’ensemble de notre structure à l’étoile et on pénètre dans les ténèbres.
A ce moment, le monde se transforme, s’inverse. Tout ce que vous avez construit devient blanc, alors que ce qui était précédemment blanc devient noir. Ainsi, vous venez d’expérimenter pour la première fois l’inversion du monde. Vous vous retrouvez donc dans un environnement étrange et légèrement oppressant dans lequel les étoiles sont remplacées par des clés. Une fois cette clé récupérée, il vous faut redescendre jusqu’au début du niveau où se trouve la sortie à débloquer.
Cela vous parait flou comme explication ? c’est pourtant bien le coeur – l’essentiel – du gameplay du jeu. Pour y voir un peu plus clair, référez-vous aux captures ci-dessous, avant de nous aventurer un peu plus loin dans le monde étrange de Starseed Pilgrim.
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Ce monde inversé dispose d’un système de règles complètement différent du premier; cette fois-ci vous devez récupérer une clé tout en allant chercher un maximum de cœurs (laissés là par vos graines vertes pendant la phase de jeu précédente) pour finir par rejoindre la fin du niveau. Une fois sortit du monde inversé, vous retournez sur la toute première plate-forme du jeu, celle avec les colonnes de cubes roses. Vous devez alors utiliser les cœurs récoltés dans la monde inversé – qui se sont transformés en graines – et planter de nouveaux blocs pour partir découvrir de nouveaux horizons et secrets.
Cependant, ne le cachons pas, cette mécanique de gameplay – même si elle laisse très largement perplexe au début – gagne légèrement en intérêt par la suite sans toutefois parvenir à créer l’émerveillement escompté. Car c’est bien sur cela que mise le développeur. La liberté de créer – uhmm uhmm – d’explorer et découvrir.
Le souci, c’est qu’il ne semble rien y avoir à découvrir, et même s’il existe deux mondes à explorer, et que l’un d’eux brise un peu l’extrême monotonie du premier en proposant de nouveaux personnages aux caractéristiques différentes et parfois anecdotiques, on a parfois du mal à voir une once de progression dans le jeu. Les environnements sont vides et l’exploration se limite à trouver de nouvelles étoiles qui ne changent strictement rien à la progression ou au monde.
Les environnements sont vides, oui, mais pour une raison. Pour laisser libre cours à votre imagination, et dans un élan onirique créer des ensembles de couleur, grimper toujours plus haut, rêver. Mais pour quoi ? Nous avons souvent eu à faire à des œuvres vidéo-ludiques étranges, abstraites, volontairement minimalistes ou poétique, mais Starseed Pilgrim – malgré tout ses efforts – ne parvient pas à laisser une trace indélébile dans notre expérience de joueur.
La liberté offerte par Starseed Pilgrim n’est malheureusement que très limitée et ne permet au final pas grand chose de particulier. Mais s’il y a en revanche quelque chose de réussi c’est bien la bande son du jeu qui parvient à donner par ses bruitages magnifiques un peu profondeur à un jeu de niche qui – comme son nom l’indique – ne fera pas l’unanimité.
Résumé
Les + | Les - |
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La bande-son merveilleuse, les couleurs et animations réussis, concept original | manque de profondeur, d'intérêt et d'accomplissement, sensation artificielle de liberté d'action, frustrant et punitif |
Score du jeu : |
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Starseed Pilgrim : Test et Impressions avec Belhoriann et MauvaisVitrier
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