Test : Anomaly 2
Après l’invasion de la Terre par des machines extra-terrestres en 2018, l’humanité est condamnée à s’éteindre. Les derniers humains s’organisent en convois et partent vers la toundra pour tenter de trouver de quoi survivre, tandis que les militaires partent à la recherche d’une arme qui serait capable de retourner la situation.
Successeur d’Anomaly : Warzone Earth, Anomaly 2 est un Tower Offense - contrairement au tower defense dans lequel vous placez des tourelles pour tuer ennemis vagues après vagues – où vous prenez la place de l’attaquant et allez chercher à atteindre la sortie du niveau. Le mode solo vous met dans la peau du Lieutenant Lynx qui dirige le convoi Yukon à la recherche du project Shockwave (onde de choc en français), une arme qui pourrait changer le destin de l’humanité. Vous contrôlez donc Lynx en vue de dessus et allez suivre sur son trajet votre convoi. Ici vous ne verrez pas des centaines de véhicules avancer en courant vers la mort comme dans la plupart des tower defense, le convoi se compose de très peu de véhicule (6 au maximum).
C’est vous qui définissez le trajet de votre convoi, en fonction des ennemis, des ressources sur le terrain et de vos préférences, vous serez donc amenés à choisir différents itinéraires. Vous aimez bien le « Marteau-pilon » (canon longue portée) choisissez un itinéraire direct et à découvert, si vous préférez le « Chien d’assaut» (mitrailleur automatique qui augmente sa cadence de tir) essayez de garder tout le temps un ennemi à portée de tir. Ces choix s’effectuent via la carte tactique qui est accessible tout au long de la partie, vous pourrez ainsi rectifier votre itinéraire si vous vous rendez compte qu’un ennemi imprévu risque de vous bloquer le passage. Vous pourrez aussi, à tout moment, acheter de nouveaux véhicules si vous avez les ressources nécessaires et modifier l’organisation de votre convoi.
Au cours de l’assaut vous aurez la possibilité d’utiliser différentes capacités (après avoir récupéré des jetons sur les restes des machines ennemis) qui influeront le déroulement du combat par divers effets, réparer vos troupes, augmenter les dégâts, désactiver les tourelles ou encore détourner leurs tirs. On peut cependant regretter que le costume de combat que porte votre personnage, décrit comme une innovation guerrière comparable à la poudre à canon, ne permette pas à son porteur de se battre directement. Le petit bonhomme à l’intérieur n’a en soi que très peu d’importance, on aurait très bien pu le remplacer par un commandant extérieur au champ de bataille comme dans la plupart des autres jeux de stratégie en temps réel. Vous vous retrouvez donc souvent à courir sur la carte de long en large à la recherche de jetons en priant que votre convoi ne se fasse pas décimer.
Du côté de vos véhicules, vous en débloquerez plusieurs au cours de l’histoire et chacun d’eux possède deux formes différentes qui peuvent faire varier du tout au tout le rôle de votre véhicule comme par exemple d’n mitrailleur à un lance-flamme ou encore d’un tank résistant à un support qui améliorera vos compétences. Le gameplay est donc assez riche de ce côté-là, il faut non seulement suivre le déplacement de Lynx et gérer ses compétences et en même temps surveiller votre convoi, son trajet et les ennemis à portée. Le jeu est donc au final assez nerveux et dispose d’un réel côté stratégique, plus que dans un tower game lambda en tout cas.
Cependant, on peut reprocher à 11 bit studios d’avoir repris exactement le même gameplay que dans son jeu précédent. Anomaly 2 ne présente presque aucune innovation en terme de gameplay par rapport à son prédécesseur warzone earth. Ce n’est donc vraiment qu’une suite, on n’y rencontre aucun changement significatif et c’est plutôt dommage pour un type de jeu assez peu exploité et qui a très certainement beaucoup plus à offrir.
Mais si le gameplay n’a que peu évolué, on ne peut pas en dire autant des graphismes qui se sont fortement embellis depuis Warzone Earth. On se retrouve dans un monde post-apocalyptique, détruit (et bien détruit !) par les machines, on parcourt des villes en ruines plutôt bien rendues et plus que dans le premier on a vraiment une impression de plein ; chaque recoin de la carte est rempli de petits détails graphiques : ruines d’un immeuble, statue de la liberté en morceaux, etc. Même parfois trop rempli, certains décors en premier plan prennent une certaine place sur l’écran, et parfois une place un peu trop importante…
Les musiques sont tout aussi agréables, le jeu mêle assez bien musiques agressives lors des phases de combat (et notamment quelques riffs de guitare bien placés) à une musique plus douce dans les menus et lorsque le convoi se déplace. Les bruitages quant à eux rendent très bien l’ambiance des combats, une fois le conflit bien engagé, on apprécie d’entendre la violence des armes et les interjections habituelles de nos braves soldats américains. Le tout contribue à rendre palpable l’ambiance du jeu qui se déroule sur une terre dévastée très bien rendue par de beaux plans de villes en ruines et par une bande-son immersive.
Les premiers niveaux du mode solo sont consacrés à un tutoriel complet décrivant au mieux les mécanismes du jeu et permettent une fois ces niveaux terminés de rentrer encore plus rapidement dans le vif du sujet. Le jeu propose quatre niveaux de difficulté : d’occasionnel à cauchemar. L’évolution de la difficulté est cependant parfois un peu aléatoire, on peut se retrouver dans des situations très calmes où vous ferez le tour du niveau sans revoir ni votre trajectoire ni votre convoi et le niveau d’après face à une situation impossible faisant appel à des réflexes de coréen pour réussir une sortie rapide du champ de bataille sans vous occuper le moins du monde de détruire les tourelles.
Mais ce ne sera pas toujours possible. En effet, si l’objectif le plus commun est de traverser le champ de tourelles jusqu’à atteindre la zone de sécurité, vous aurez parfois des missions un peu plus triviales qui vous obligeront à vous exposer un peu. Par exemple, détruire certaines cibles stratégiques, devoir détruire toutes les tourelles sur le terrain. Le jeu compte une quinzaine de niveaux, autant dire que si vous n’êtes partant ni pour faire tout le jeu en cauchemar ni pour essayer de taper dans le haut du classement mondial vous en aurez pour moins d’une dizaine d’heures, ce qui est franchement assez pauvre pour un jeu de ce genre, quand on voit que certains tower game gratuits ou presque sur mobile peuvent durer plus longtemps.
Ce mode solo s’accompagne d’un mode multijoueur en ligne, lequel mélange tower offense et tower defense. Deux joueurs s’affrontent le premier contrôle une escouade humaine et retrouve les mécanismes du jeu solo, tandis que le second prend le contrôle des machines extra-terrestres et doit se défendre en plaçant des tourelles contre l’escadron. Ce mode s’accompagne lui aussi d’un tutoriel complet, reprenant les bases nécessaires pour jouer les deux camps et expliquant les différentes conditions de victoire du mode multijoueur (principalement du scoring). On se rend compte plus en multijoueur qu’en solo du rythme effréné qui règne dans le jeu ; en solo, seul le convoi humain se déplace et le joueur est donc maître du rythme de la partie, il peut mettre en pause le jeu, consulter la carte stratégique, vérifier son itinéraire, les ennemis qui se dresseront sur son chemin, etc…
Tandis qu’en multijoueur les deux protagonistes vont rythmer la partie : les cartes proposant de nombreux itinéraires permettent au joueur humain de changer de nombreuses fois de front alors que pendant ce temps son adversaire en profite pour construire de plus en plus de tourelle et améliorer sa défense. Il n’est alors plus question de mettre le jeu en pause ! Mais on peut se demander si le multijoueur va réellement augmenter la durée de vie du jeu ? Personnellement je pense que oui. Le jeu possède un réel potentiel stratégique (gestion des ressources, emploi du terrain, …) qui devient réellement exploitable en multijoueur et si la communauté y met du sien le jeu peut gagner énormément en durée de vie.
Finalement, Anomaly 2 est un bon RTS dans sa globalité, le gameplay, bien que peu innovant par rapport à son prédécesseur, marche toujours bien et se démarque par son originalité. Le jeu en lui-même est bien équilibré ; les débutants du genre ne seront pas rebutés par un jeu trop élitiste et les experts auront du challenge à se battre contre les hauts niveaux de difficulté. Ces derniers pourront même apprécier un peu de compétition supplémentaire en multijoueur. On aurait cependant aimé un jeu un peu plus transcendant de la part d’11 bits studios, plutôt qu’un Anomaly bis, après tout le tower offense est un genre encore peu représenté et qui a certainement encore du potentiel à révéler et peut-être pourquoi pas dans un Anomaly 3 ?
Résumé
Les + | Les - |
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réel côté stratégique, immersion graphique et sonore, multijoueur original | difficulté aléatoire, pas d'innovation dans le gameplay |
Score du jeu : |
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Pas du tout mon genre de jeu, mais bon test.