Test : Shadowrun Returns
Shadowrun Returns, développé par Harebrained Schemes, est un RPG inspiré du jeu de rôle papier du même nom qui vous met dans la peau d’un mercenaire, un « shadowrunner ». Digne héritier des jeux de rôle papier, Shadowrun Returns vous laisse libre dans la création du personnage qui vous ressemble et vous permet même de créer vos propres histoires pour les partager via le steam workshop.
- Un univers complet et complexe
Si vous avez déjà joué à un jeu de rôle, quel que soit l’ampleur, quel que soit votre expérience, vous avez forcément remarqué que le background tient une place très importante pour permettre de nourrir toutes les lubies du maître de jeu.
L’univers de Shadowrun ne fait pas exception à la règle, il tient place dans un futur uchronique (réécriture de l’histoire à partir du changement de détails plus ou moins signifiant, prenons un exemple de notre ami Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé ») qui repose sur le réveil de la magie amenant diverses mutations de notre univers.
Ce retour de la magie a entraîné des mutations chez l’homme qui a amené petit à petit à la création de nouvelles races tel que les nains ou les elfes, par ailleurs certains monstres de légendes sont apparus comme les mythiques dragons. Je vous laisse imaginer le bouleversement de nos petites vies tranquilles si votre femme accouche d’un troll et qu’un dragon crée un embouteillage sur l’A1 un samedi de départ en vacances. Ainsi ce qui fait toute l’originalité de l’univers c’est le côtoiement permanent de la magie et de la technologie.
Ainsi, le monde en 2054 n’est plus du tout le même que celui que nous connaissons, profitant de la magie et de la technologie qu’ils ont parvenu à maîtriser des méga-corporations ont pris le contrôle du pouvoir, créant une sorte d’oligarchie qui domine le monde. Et face à cela, la pauvreté se répand, des quartiers voire des villes entières deviennent de gigantesque bidonvilles où se répand de nouvelles drogues qui permettent d’échapper au quotidien.
Dans ce monde, le joueur incarne un shadowrunner, sorte de mercenaire qui survit grâce à l’argent récolté lors de différentes missions, les novices se contentent de jouer les justicier de rue dans leurs quartiers en échange de quoi se payer un goûter tandis que les plus expérimentés sont engagés par les méga-corporations afin de mettre à bien de sombres complots.
- The Dead Man’s Switch
Après cette introduction longue mais nécessaire, il est temps de parler de la quête à laquelle vous allez participer. Vous incarner un Shadowrunner sur le déclin, et avez une longue histoire derrière vous. Et cela fait longtemps que vous n’avez pas eu de nouveau contrat intéressant ce qui vous force à vivre dans un trou à rat.
Et alors que vous vous demandez qu’est-ce que vous pourriez faire pour vous sortir de là, votre « téléphone » sonne, et c’est avec surprise que vous entendez à l’autre bout du fil un ancien ami à vous. Et celui-ci vous annonce qu’il est mort (oui, oui il est bel et bien mort, moi aussi j’ai eu du mal à comprendre au départ), mais les avancées technologiques (le fameux dead man’s switch) lui permettent de communiquer holographiquement.
Il vous apprend alors qu’il a été victime d’un assassinat à Seattle et vous demande d’aller enquêter en sa faveur contre une belle somme d’argent. Au nom de votre ancienne amitié ou de la promesse d’un joli butin, vous partez à la rechercher de l’assassin.
La trame principale ainsi exprimée semble assez simple mais, fidèle à son origine de jeu de rôle papier, viendront s’attacher autour de cette trame beaucoup d’autres personnages et d’histoires secondaires. Il vous faudra une bonne dizaine d’heures pour en venir à bout, ce qui est tout à fait correct pour une première campagne, si elle avait duré plus longtemps on aurait surement eu une impression d’histoire à rallonge déplaisante.
Le jeu se déroule en deux parties, les phases d’interactions où vous pourrez vous promener à votre aise, chercher des indices, interroger les passants. Ces phases sont parfois très longues et peuvent déplaire à certains joueurs qui préfère l’action à la parole, mais n’étant pourtant pas un habitué du genre, j’ai fini par y prendre beaucoup de plaisir. Cependant, si l’anglais n’est pas votre fort, vous risquez de perdre énormément de temps à traduire tous les dialogues.
La deuxième phase, plus intéressante pour certains, répétitives pour d’autres est la phase de bataille. Les combats se déroulent comme un jeu de stratégie classique au tour par tour, vous disposez d’une équipe, alliés du moment ou shadowrunners recrutés par vos soins, et chaque personnage à un certain nombre d’action qu’il peut utiliser pour se déplacer, se battre, ou utiliser un objet. Et une fois que toute votre équipe a fini ses actions, on passe à l’équipe adverse. Le système est classique est a déjà fait ses preuves, mais certains combats ont tendances à s’éterniser et se verront, surtout en fin de jeu, très répétitif.
- Devenez qui vous voulez
Une des grandes forces de Shadowrun Returns, c’est tout le choix scénaristique qu’il présente, que ce soit à travers de votre personnage ou de votre manière de vous comporter, l’histoire se pliera à vos désirs.
Vous aurez ainsi le choix dans le personnage que vous interprétez, tout d’abord par sa race : humain, nain, elfe, orc, ou encore troll. Et surtout par sa classe et là vous aurez le choix.
Le Samouraï axé sur le combat à l’arme à feu, le Magicien plus classique, l’Adepte qui utilise une forme de magie pour améliorer ses compétences physiques et se bat au corps à corps, le Decker spécialiste technologique capable de s’introduire dans la matrice et le Rigger qui possède des implants technologiques qui lui permettent de contrôler des drones.
Et si parmi ces choix, rien ne vous tente, vous pouvez vous lancer dans la création de votre propre personnage. En fait chaque classe ne correspond qu’à une répartition spécifique des points de karma dans certaines catégories au début de la partie. En choisissant de construire votre personnage, vous répartissez vous-même les points où bon vous semble.
Et si vous avez fait une erreur dans votre choix en début de partie, n’ayez crainte, la quantité de point que le personnage gagne au cours de l’histoire vous permettra de vous respécialiser aisément dans autre chose.
Mais là où on va pouvoir commencer à s’amuser un peu, c’est dans les interactions sociales, comme dans un jeu de rôle papier, vous avez une totale liberté de votre comportement face aux autres personnages.
Et ce comportement va influencer votre histoire, qui sont vos ennemis, vos alliés, qui allez-vous aider, arriverez-vous à obtenir les informations que vous recherchez gratuitement ou préférez-vous les pots de vin ? Ainsi même si la liberté d’action est un peu plus restrictive Shadowrun Returns vous laisse le choix du personnage que vous allez incarnez ; serez-vous un droit justicier aidant les malmenés ou un froid mercenaire travaillant pour le plus offrant ?
Malgré cela, si la liberté d’interaction avec les personnages va changer leur comportement face à vous, si cela vous permet de gagner de nouveaux alliés ou d’en perdre de précieux, ces choix n’ont pas d’impact significatif sur le scénario. Le jeu est ainsi très linéaire, on est plus ou moins forcé de suivre à chaque fois la même route, étant donné le trop faible nombre de missions secondaires.
- Et plus encore
Comme je l’ai dit, la première campagne vous occupera une bonne dizaine d’heures, mais Harebrained Schemes ne compte pas en rester là, de nouvelles missions nous ont été promises, et petit teaser, le prochain épisode se déroulera à Berlin.
Et si vous n’êtes pas encore satisfait de l’expérience de jeu que peut vous procurer Shadowrun Returns, voilà de quoi finir de vous décider ; le jeu est fourni avec un éditeur de niveaux, celui-ci assez s’avère être très complet et permettra aux joueurs familiers avec ce genre d’éditeur de créer de nouveaux scénarios.
Et si vous n’êtes pas du genre à mettre la main à la pâte, qu’à cela ne tienne, il ne vous reste plus qu’à profiter des créations des autres joueurs. Le jeu est à peine sorti est de nouvelles missions sont déjà disponible sur le steam workshop comme par exemple un remake du jeu Shadowrun de 1993 sorti sur SNES.
Ainsi, le jeu compte un bon potentiel de rejouabilité à travers les prochaines campagnes officielles des développeurs mais aussi à travers la communauté qui peut par son talent faire briller un jeu, ce qui n’est plus à démontrer.
- C’est joli et ça sonne bien
Beaucoup moins de choses à dire ici, vous aurez vu sur les screenshots que le jeu est dans l’ensemble assez joli à regarder, sans pour autant nous en mettre plein la vue. Les palettes de couleurs que ce soit sombre dans les quartiers les plus démunis ou claire au sein des grandes méga-corporation retranscrivent très agréablement l’atmosphère qui règne sur les lieux.
La bande-son du jeu est assez bien fournie, même si toutes les pistes se ressemblent un peu. La musique change selon les environnements, de la même manière que les palettes de couleurs, et le tout contribue à faire rentrer le joueur dans l’ambiance de la scène avec des musiques plus violentes pour les phases de combats et d’autres plus calmes pour les phases d’interactions. On peut tout de même regretter l’absence de voix qui aurait pu augmenter le charme des parties dialoguées, souvent assez longues.
Au final, Shadowrun Returns est un bon jeu, on y retrouve une parfaite retranscription de l’univers du jeu de rôle, le côté RPG à travers la personnalisation du personnage et la formation d’une équipe est complète, les combats au tour par tour sont prenant, même si parfois un peu long. Ainsi, si vous aimez bien ce genre de jeu, vous vous retrouverez. Donc dans l’ensemble Shadowrun Returns est un jeu très agréable à jouer, cependant, on peut regretter que la première mission reste un peu trop linéaire, mais Harebrained Schemes n’en a pas fini avec son jeu et on ne peut qu’espérer que les prochaines missions officielles seront encore plus prenantes.
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Résumé
Les + | Les - |
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jolie style graphique bonne durée de vie, univers complexe, atmosphère bien retranscrite, développement du personnage intéressant | Trop linéaire, combats parfois trop long, globalement répétitif, trop facile |
Score du jeu : |
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