Test : Ethan : Meteor Hunter
Nous vous avions écrit pendant l’été un aperçu d’Ethan : Meteor Hunter, le jeu de plateforme/réflexion développé par les français de Seaven Studio. Nous avons finalement pu mettre la main sur la version complète du jeu, qu’est devenu Ethan pendant ce temps ?
Ethan, pour ceux qui n’auraient pas suivi, est un jeu dans lequel vous incarnez une souris en conflit avec son voisin, rongeur lui aussi. Mais lors d’une dispute, une météorite tombe sur la maison d’Ethan le dotant, lui et son infernal voisin, de nouvelles capacités telles qu’arrêter le temps ou déplacer des objets. Et vous allez grâce à vos nouveaux pouvoirs déjouer dans de nombreux niveaux les pièges de votre voisin avec qui vous ne vous entendez décidément pas bien.
Le jeu est découpé en 3 « mondes » regroupant chacun une quinzaine de niveaux et un boss. Comptons dans les cinquante niveaux, si une fois bien expérimenté, connaissant par cœur toutes les ficelles de chaque niveaux vous les finirez très vite ; de manière générale le temps à battre annoncé par les développeurs ne dépasse pas les deux minutes.
Mais n’espérez pas dépasser au hasard sur votre premier essai le temps challenge, la marge de progression est énorme et ne soyez pas déconfit si vous dépassez de plus de 10 minutes le temps des développeurs. A guise d’exemple, le temps donné pour le premier boss est d’environ 4 minutes, il m’en aura fallu à peu près 30 pour en venir à bout lors de mon premier essai, et encore maintenant, je ne dois pas être capable de descendre en dessous des 5 minutes. Et ce n’était que le premier monde. Sous ses apparences de jeu inoffensif, Ethan en fera rager plus d’un, mais à quoi bon jouer à un jeu de ce genre si ce n’est pas pour en baver un minimum ?
Le challenge est donc au rendez-vous, mais l’expérience de jeu vaut-elle la peine de suer corps et âme pour battre le jeu ? L’expérience dans Ethan est diverse, certain niveau reposeront sur votre capacité à résoudre des puzzles plus ou moins compliqués, d’autre mettront vos talents de coureur à l’épreuve, que ce soit à pied, en « avion », ou sur des ressorts.
Ethan : Meteor Hunter évite donc le problème récurrent des puzzle-games qui souvent se contentent d’une mécanique et deviennent ainsi très rapidement redondant donc ennuyeux. Au contraire Ethan arrive à mélanger de vraies énigmes, certaines réellement compliquées et des phases de plateformes pouvant elles aussi être assez rudes pour vos nerfs.
Les phases puzzles vous demandent de chercher de quelle manière vous allez atteindre la sortie, pour cela vous aurez à déplacer avec vos nouveaux pouvoirs télékinésiques des blocs de manière soit à déplacer un obstacle, à en franchir un autre ou à aller appuyer sur un interrupteur. Selon les puzzles vous serez confronter à des blocs de bois (qui brûlent, mais ne sont pas conducteurs) ou à des blocs de métal (qui sont conducteurs mais ne brûlent pas), mais vous pourrez aussi déplacer des ressorts, des boules qui roulent et sur lesquels vous pouvez monter, ou même parfois les pièges (tapette à souris, lance-flamme) eux même.
Mais le plus important va être l’environnement dans lequel se passe le niveau, si certains niveaux, plus classiques ont une progression qu’on pourrait qualifier de « lente » ou le personnage avance de puzzle en puzzle, ce n’est pas toujours le cas. Dans la plupart des niveaux, une « complication » viendra apporter un peu de divertissement à la souris, une fois ce sera une boule incandescente, roulant à votre rencontre, une autre fois se sera sur une plateforme mouvante, slaloment entre les lance-flammes, les jets de vapeur et les rayons électriques. Certains niveaux iront même jusqu’à changer les mécaniques de déplacement, vous pourrez ainsi voir Ethan sur un bâton à ressort ou dans une sorte de petit avion.
Ethan c’est beaucoup de choses, mais ce n’est certainement pas monotone, plus on avance dans le jeu, plus les possibilités se multiplient et la difficulté augmente. Vous serez donc confrontez à un challenge autant intense que varié tout au long de votre progression dans le jeu.
Du côté des graphismes, vous l’aurez remarqué, la souris anthropomorphe évolue dans un monde très coloré, les niveaux en 2D sont approfondis par tous les objets dessinés en 3D et par un arrière-plan riche de détails. Le tout rend assez bien, mais on peut tout de même reprocher à Seaven Studio de n’avoir que peu enrichi l’atmosphère dans lequel se déroule le jeu. Par exemple, on trouve dans la cinématique d’introduction, un côté second degrés quant aux deux protagonistes, malheureusement, il disparait dès que l’on commence à jouer.
La musique quant à elle reste assez discrète, à vraie dire, vous l’oublierez assez vite. Quand elle est là en jeu, elle accompagne agréablement votre progression, mais elle n’a pas la poigne nécessaire pour vous faire frémir ou vous la faire fredonner une fois le jeu fermé.
On reste quand même sur une notre très positive pour le jeu de Seaven Studio, qui sans nous vendre du rêve, nous vend un jeu complet, complexe, proposant un réel challenge et une durée vie plus qu’acceptable. Et même s’il y a des choses qui peuvent être amélioré, et notamment dans l’ambiance qui règne sur le jeu, c’est un premier essai concluant pour le jeune studio français qui, on ne peut que l’espérer, sera transformé par le public.
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Résumé
Les + | Les - |
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Varié, long, véritable challenge pour les speedrunner, difficulté bien présente | difficulté trop présente, atmosphère/ambiance générale à retravailler |
Score du jeu : |
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