Test : Master Reboot
En ce moment, c’est un peu la mode aux jeux d’horreurs minimalistes : Outlast, Slender, Amnesia. Exit les Leon S. Kennedy et autres Chris Redfield surarmés et bonjour le mec banal qui ne sait pas se battre. Par contre, courir, il sait faire. Mais il serait dommage de résumer Master Reboot à de l’horreur puisqu’il emprunte à bien d’autres genres, dont le puzzle game à la troisième personne et le thriller psychologique. Alors chef, elle est réussie cette recette ?
À l’heure où j’écris ces lignes, j’avoue être encore légèrement en stress. Après avoir hurlé de peur sur Outlast (littéralement oui, traitez moi de mauviette), je pensais être rôdé. Et pourtant, Master Reboot a réussi plus d’une fois à me surprendre. Autant vous prévenir tout de suite, ce jeu est angoissant, parfois même effrayant.
L’histoire se déroule dans un futur plus ou moins proche (nous n’avons pas de date). La mort est en quelque sorte vaincue par les prouesses technologiques d’une entreprise qui a inventé le Soul Cloud, un immense lieu de stockage recueillant les souvenirs des humains après leur décès. Seulement voilà, du point de vue du disparu, l’expérience n’est peut-être pas aussi plaisante que pour ceux qui sont encore en vie, preuve en est l’héroïne de Master Reboot, qui vient de mourir et qui pour assembler ses souvenirs, va devoir subir toute une série d’épreuves traumatisantes.
Après un mini tutoriel plutôt mal fait, nous atterrissons dans une gigantesque salle à la décoration futuriste et cernée de portes. Chacune d’entre elle vous mèneras à un souvenir de l’héroïne, dont nous ne savons rien (j’ai d’ailleurs du courir très longtemps pour m’essouffler afin d’entendre sa voix et ainsi, comprendre qu’il s’agissait d’une femme). Mes premières impressions ? Je me sens perdu. Mis à part quelques pictogrammes lors du tutoriel, aucune explication ne nous est donnée. L’univers me semble peu clair, mon objectif dans cette vie aussi. À mon humble avis, tout cela a été orchestré par les développeurs pour perdre le joueur et renforcer le côté mon-personnage-est-amnésique-bonjour. Très vite, vous remarquerez que certaines portes sont éclairées d’une lumière verte, signe qu’elles sont franchissables et qui vous mèneront à certains souvenirs précis de la vie de l’héroïne : son enfance, l’école… Il ne vous reste plus qu’à trouver le courage de retrouver votre mémoire.
Le thème principal du jeu est le souvenir et plus précisément, les phobies liées aux souvenirs. L’ambiance est toujours pesante, peu rassurante. Si certains morceaux du puzzle de votre mémoire sont plutôt calmes, d’autres en revanches mettront vos nerfs à rude épreuve (le passage dans l’avion m’a donné des sueurs froides). Quoi qu’il en soit, la recette sera toujours la même : explorer un souvenir, comprendre la ou les énigmes à résoudre, trouver d’étranges canards bleus qui vous donnerons des indices sur qui vous étiez puis subir une dernière épreuve parfois spectaculaire tel que fuir un nounours géant tout en cliquant sur les fenêtres pop-up qui vous empêchent d’avancer ou traverser une route le plus rapidement possible avant de vous faire percuter par un avion. Au final, vous reviendrez dans la première salle, qui se verra petit à petit agrémentée de vos souvenirs fraîchement retrouvés.
Si le concept de base est génial, je dois bien avouer que la réalisation l’est un peu moins. Si je ne suis pas regardant sur les graphismes, qui passent ici de tantôt très beaux à tantôt confus et rigide, il y a un point que je n’excuse pas : une maniabilité hasardeuse. Si comme moi, vous ragez très facilement quand vous jouez, vous ne pourrez qu’être exaspéré par certains niveaux. Je pense notamment au souvenir ou vous conduisez une voiture sous la pluie. Si l’ambiance est excellente, l’épreuve, elle, est à bannir à cause de certains bugs. Un autre point qui casse l’immersion : les scènes que vous obtenez après la résolution d’un souvenir. Si l’idée est aussi très bonne puisqu’elle nous motive, en tant que joueur, à avancer pour en savoir plus, les dessins animés un peu « cheap » que l’on obtient ne m’ont pas convaincu.
Si quelques défauts entachent Master Reboot, je ne peux que vous conseillez de l’essayer si vous aimez le genre. La musique de fond très travaillée, la mise en scène originale, le scénario peu banal centré sur des thématiques passionnantes et la patte artistique propre à Wales Interactive, l’éditeur du jeu, m’ont malgré tout convaincu de continuer à jouer pour en savoir plus. Reste à savoir s’il vaut ses 13,99€ sur Steam.
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Résumé
Les + | Les - |
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Superbe ambiance, certains niveaux géniaux, le concept | Réalisation un peu rigide, illustrations en-dessous du reste du jeu |
Score du jeu : |
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