Aperçu : Deadlock
Les jeux de plateforme en vue à la première personne, voire typés FPS, ne courent pas les rues. Si des jeux tels que Quake, UT ou la composante trickjumping de Wolfenstein : ET a largement inspiré cette niche de jeux, elle est malheureusement bien trop peu fournie à l’heure actuelle. Voilà que débarque Deadlock.
Actuellement en alpha sur Desura, Deadlock est développé par un petit studio français, depuis maintenant un bon moment. Si on avait eu droit à d’autres versions alphas bien moins poussées, il semble que la version actuelle tente vraiment d’attirer les joueurs, bénéficiant de nombreux changements, que ce soit visuels ou niveau gameplay, par rapport aux versions précédentes, bien moins poussées.
Le pitch du jeu se veut très abstrait, et concrètement, votre objectif est de gravir une immense tour. Cette ascension sera ponctuée de « dialogues », ou plutôt de messages holographiques laissés, s’adressant parfois à vous, et parfois non. Le tout est, encore une fois, très abstrait, dans un univers épuré à la Portal, tout robotique.
Au fil de cette ascension, comprenant 5 niveaux (dont 3 dispos dans l’alpha), vous débloquerez diverses upgrades. En commençant par le switch gun, le plus important, permettant d’activer et de désactiver certains mécanismes, on trouvera aussi, par exemple, un double saut ou encore un dash , venant pimenter les phases de plateforme et de puzzle.
Car oui, Deadlock est certes une sorte de FPS, mais est surtout un plateformer, ainsi qu’un puzzle-game. Dans les niveaux proposés par cette alpha, le niveau des puzzles (ou plutôt séquences d’activations à faire dans le bon ordre avec le gun) n’est pas bien élevé, et la difficulté vient surtout de l’aspect plateformer.
Ainsi, si vous trouverez des bumpers vous projetant parfois en bien, parfois en mal, dans une direction, on retrouve également des énormes ventilateurs, vous aspirant dans une direction, ou des sortes de « murs » rouge, parfois mobiles, parfois non, vous tuant au contact, ainsi que des ennemis en tout genre.
Dans Deadlock, vous mourrez dès que vous êtes projeté dans le vide, ou qu’un « ennemi » particulier vous touche. Direction le checkpoint, et c’est reparti.
Cette alpha nous montre bien que la difficulté du jeu ne sera pas son intérêt principal, on vient au bout de l’alpha en environ 45 min, pour qui a déjà un peu d’expérience en la matière, et le tout n’est pas forcément très très difficile. Là où Deadlock prend son intérêt, et c’est son objectif évident, c’est dans le speedrun. Chaque niveau a un leaderboard, et le but est de le compléter le plus vite possible en mode speedrun. Un peu comme un inMomentum, autre jeu indé relativement récent, jouant sur cet aspect performance et time trial, au sein d’un FPS plateformer.
Alors, du coup, Deadlock présente pour le moment un contenu assez rachitique (5 niveaux, c’est vraiment peu), avec une durée de vie faiblarde, ce qui inquiète un peu. Il est clair que le jeu sera uniquement adressé – et intéressant – pour les hardcore gamers/scorers, qui aiment le time trial et le monopole des leaderboards, exactement comme inMomentum. On ne se tournera donc pas trop vers le scénario, à moins que le jeu ne subisse une transformation à ce niveau d’ici la sortie.
Ca n’en fait pas de Deadlock un mauvais jeu, loin de là, mais il faut être conscient de son but, et du public visé. En termes de mécaniques et de gameplay, le tout reste très solide. C’est dynamique, peut être un peu trop flottant dans les sauts, mais le dash ajoute une toute autre dimension au jeu, de même que le gun, demandant de bons réflexes.
Le level design en général, parfois peu inspiré, reste plus que correct sur ces 3 niveaux présentés, mais on s’inquiétera face à ce cruel manque de contenu.
Pour pallier cela, il semble que les développeurs prévoient un éditeur de niveaux, une excellent idée qui transcenderait vraiment Deadlock qui, en l’état, propose malheureusement un faible contenu basé sur des mécaniques solides et un enrobage plus qu’aguicheur.
Son style minimaliste et épuré lui permet d’offrir des modélisations propres, et la direction artistique du jeu est irréprochable, la tour est véritablement massive et impressionnante.
Niveau sonore, c’est plus discret, mais tout à fait convainquant, même si on attendra la version finale du jeu pour s’exprimer sur ce point.
En l’état, Deadlock est un petit jeu prometteur, pour tout fan de scoring et de speedrunning, à la inMomentum. Les autres passeront leur chemin, le jeu n’offrant – du moins pour le moment – aucun attrait scénaristique ou basé sur la progression, et présageant d’une petite durée de vie.
Toutefois, si un éditeur de niveau est effectivement créé, il a toutes ses chances pour s’imposer dans cette niche qu’inMomentum a raté de peu, la faute à un suivi très pauvre des développeurs. On lui souhaite tout le bien du monde.
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