Test : The Banner Saga. Faites souffler le vent nordique !
« Car elle est bien bonne, la bière ! Peureux celui qui ne remplit pas son verre, mort à celui qui ne pas va pas en guerre et que Thor veille sur nos derrières ! »
Si comme moi, vous aviez jusque là cette vision pittoresque et gueularde du viking lambda, il me semble qu’il soit grand temps pour vous (et pour moi) de s’attabler pour une petite mise au point, avec ou sans bière : la nouvelle référence viking est là, elle s’appelle The Banner Saga et on aimerait savoir de quoi il retourne. On vous en a parlé en long et en large, il ne manque donc plus qu’à recouper le tout dans une jolie diagonale que nous allons de suite nous empresser de tracer ensemble !
Alors ? The banner Saga est-il ou non un coup de hache dans l’eau du Loch Ness ?
Le bon coup de pinceau.
Commençons par nous pencher sur l’esthétique du jeu, ce qui reste tout de même un point fort du titre.
Dès les premières minutes du jeu, ce qui frappe est le choix graphique quant aux couleurs présentes sur la palette, recoupant d’ailleurs de manière plutôt habile le scénario et l’esthétique du jeu : le premier élément scénaristique qui vous est donné est - avec la mort des dieux - la disparition du soleil. Plutôt que de prendre le parti de vous faire jouer dans la nuit éternelle (ce qui aurait été embêtant, les lampadaires étaient rares à l’époque), les développeurs ont décidé d’adopter un ensemble de couleurs ternes, donnant d’avantage l’impression d’une disparition de l’engouement collectif de la part de nos vikings qu’une simple absence de lumière. Sans trop poétiser, on met d’avantage en avant la disparition de la lumière intérieure de tout un chacun que celle du soleil, ce qui est d’emblée bien plus marquant.
En corrélation avec cette ambiance terne mais non moins prenante, vous aurez l’occasion de le remarquer sur les visages des protagonistes, vous pourrez voir qu’il n’y a pas que les terres nordiques que le soleil a déserté mais que la bonne humeur de la population en a profité pour mettre les bouts avec notre astre chaud et bien-aimé. En bref, le jeu a beau se vouloir visiblement triste, cela n’empêche (au contraire, d’ailleurs) pas le joueur de s’y plonger.
Une histoire taillée à la hache.
Maintenant que nous sommes plus au fait de la tête qu’a TBS, il est temps de nous pencher sur le fil scénaristique qui va vous guider pendant les quelques heures de jeu qu’il vous réserve. Pour ne se contenter que d’une accroche, vous vous retrouvez plongé dans un univers nordique, dont le soleil a disparu suite à la mort des dieux, le tout teinté de guerres fratricides et destructrices au sein desquelles on peut compter parmi les acteurs les Dredges, des créatures faites de pierres semant la destruction. Alors que vous êtes en vadrouille, on vous communique qu’ils ont été de nouveau aperçus aux alentours de Strand, la première ville que vous explorerez.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, une histoire taillée à la hache n’est pas une mauvaise histoire pour autant, loin de là. Les dialogues sont riches, nombreux (parfois trop) et écrits d’une manière tout à fait correcte ; de plus, pour peu que vous ne soyez pas contre de longues séances de lecture, les tirades du narrateur et des personnages sauront rendre toute l’intensité inhérente au titre.
Non, si j’utilise une hache pour vous décrire le scénario de The Banner Saga, il s’agit simplement de mettre l’accent sur sa rigidité : à vrai dire, celle-ci aurait pu ne pas sembler si terrible mais le début du jeu mentionne que vos choix modifieront l’histoire et que vous changerez fréquemment de personnage principal. Or, bien que ces promesses soient objectivement tenues, il s’avère qu’assez peu de choix changeront de manière significative l’histoire, ceux-ci étant majoritairement une « modulation scénaristique », sauf exception. Par conséquent, ne vous attendez pas à un rebondissement à la James Bond à chacune de vos décisions. Il y en aura mais ce ne sera pas pour autant notable à chaque fois. On parlera d’avantage de dénouements alternatifs que d’une histoire alternative.
Aux commandes du Drakar.
Vous êtes maintenant au fait de ce que vous réserve l’histoire et la couleur dont celle-ci sera teintée. Ne nous reste donc que le gameplay à traiter.
The Banner Saga est ce qu’on appelle un Tactical RPG ; les combats y tiennent donc une grande importance. Ceux-ci ne dérogent pas à la règle habituelle de jouer au tour par tour, donnant l’occasion à votre personnage de se déplacer dans la limite de sa capacité puis d’effectuer une action dépendant de son placement sur l’aire de combat. Là où TBS se démarque de la masse, c’est au niveau d’une aptitude que posséderont tous vos combattants : le will power (pouvoir de la volonté). Grâce à cela, vous pouvez, en fonction des points de will power, faire avancer votre personnage de plus de cases ou bien infliger plus de points de dégâts à vos adversaires, ce qui s’avère bien pratique quand on choisit d’éliminer rapidement un ennemi coriace.
De plus, vous ne possédez pas qu’un seul indicateur de survie (vos points de vie) mais deux : la santé et la défense. « Mais les points de défense, ce n’est pas une nouveauté dans le T-RPG » me direz-vous. Certes, mais TBS propose une défense « interactive« . Par conséquent, au sein du combat, vous pourrez choisir d’atteindre les uns ou les autres lors de votre attaque, supprimer les points de défense permettant d’infliger plus de dégâts lors de vos prochaines attaques au personnage visé. Cette fonctionnalité laisse la porte ouverte à des choix stratégiques plus ou moins nouveaux dans un T-RPG.
Une fois sorti des combats, vous pourrez choisir d’accéder à vos personnages pour les doter de diverses améliorations ou encore décider de vous diriger dans un des secteurs du lieu où vous vous trouvez, amenant de nouvelles phases de dialogues ou de nouveaux événements ou tout simplement pour acheter de l’équipement ou de la nourriture. « La nourriture ? Pas besoins de nourrir des pixels ! » Et bien si, car vous ne faites pas que vous téléporter d’un endroit à un autre, le voyage a une grande importance dans ce jeu (surtout au niveau du scénario et du développement d’affinités) et vous avez la charge de garantir la survie de votre caravane en leur fournissant suffisamment de nourriture, sans quoi celle-ci périra. Nourriture ou bien stuff, à vous de voir.
Un point négatif qu’on pourra soulever quant aux phases de combat sera leur rigidité : le jeu est beau pour tout ce qui est figé mais quelque peu pauvre en animation.
En bref :
The banner Saga est, à n’en pas douter, un jeu qui se démarque clairement des dernières productions, reprenant un genre pourtant âgé mais en y apportant sa dose de nouveautés. Ces petites touches d’originalité atténuent le manque de punch dont le jeu est parfois victime.
Côté graphisme, autant dire que TBS est un exemple parfait de la belle 2D. Sans pixels, aux couleurs magnifiques et avec des images qui nous semblent sorties d’un ArtBook, c’est un quasi sans fautes pour le titre. Quasi car, ce que TBS nous offre en virtuosité du design, il le reprend quelque peu au niveau des animation, parfois rigides. Mais bon… L’ambiance, la beauté sont autant de réussites.
Enfin, quoi qu’on en dise, l’histoire est belle et bien ficelée. Certes, elle manque quelque peu de souplesse mais il n’empêche qu’elle n’aura pas trop de mal à vous entraîner sur les routes enneigées du pays viking.
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Résumé
Les + | Les - |
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Un jeu qui en met plein les yeux, Des innovations bien pensées, Une histoire bien ficelée | Des animations rigides, une histoire modifiable... mais pas trop, des combats un peu lents, Un peu court pour son prix. |
Score du jeu : |
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LE prochain jeu que je fais. Merci pour le test