Aperçu : Lifeless planet – à vos scaphandres!

Par Traumer , le 26 mars 2014 à 19:05 | Test, Toutes les news |

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La conquête de l’univers, ça semble sympa comme tout. Vraiment, se dire qu’on est sur le point d’arriver sur un monde jusque là inexploré, que notre semelle sera la première du genre humain à fouler cette terre jusqu’ici inconnue… Avouez que ça a de quoi en émoustiller plus d’un!

Lifeless Planet, attendu depuis un bon bout de temps par ses suiveurs, vous réserve une place de choix au sein de son expédition pour une planète aussi distante qu’étrange. La question qu’on se pose, face à cet Early Access, est de savoir si la navette parviendra à nous amener jusqu’à la fin du voyage sans encombre.

La tête dans le sable.

Vous arrivez sur la planète en question, éjecté loin de votre vaisseau qui était censé vous y déposer en douceur, à court d’oxygène après être resté inconscient des heures durant. Autour de vous, rien d’autres que du sable, des monticules de sable et encore du sable. Mais l’heure n’est pas à l’extase sablonneuse, il vous faut trouver de l’oxygène, et vite ! Et nous avons de la chance dans notre malheur, car ce scintillement métallique semble être la sonde qui vous aura déposer au sol d’une manière peu orthodoxe.

Maintenant que nos bouteilles d’oxygène sont un peu moins vides, le moment est venu de nous pencher un peu plus sur ce que recèle cette nouvelle Terre sauvage : Lifeless Planet a pour qualité de vous plonger immédiatement dans une ambiance toute particulière ; une ambiance pesante, oppressante mais qui, paradoxalement, vous pousse à l’exploration, quand bien même celle-ci aurait le poil hérissé. Bien que le jeu soit à la troisième personne et les paysages étendus à perte de vue, on ressent constamment une sorte de claustrophobie, comme si, bien que vous soyez bien au chaud derrière votre écran, c’était bel et bien vous qui étiez enfermé dans ce scaphandre. Et pourtant… Une envie irrépressible de voir ce qui se cache derrière ce rocher, derrière cette colline, se fait constamment ressentir.

Votre avancée sur les sentiers sinueux de LP n’est pas uniquement constituée de constats émerveillés ou sceptiques quant à sa topologie, ou encore des observations scientifiques de ses composants chimiques. Vous êtes, avant tout, un humain. Et, si ce n’est le désespoir, qu’est-ce qui pourrait bien pousser un homme à partir pour un voyage à l’aller simple, d’une durée de quinze ans ? Ce désespoir, ces regrets incurables, se traduisent par de nombreux flashs back au sein desquels vous discernez un lit d’hôpital, le son d’un cardiogramme s’égrainant dans vos tympans, avant que cette illusion ne disparaisse, vous rendant à votre solitude et à votre exploration sans fin.

Ces oppositions, qui viennent finalement se compléter, équilibrent l’ambiance de LP pour lui donner en fin de compte son cachet si remarquable. 

Au dehors du scaphandre.

Incontestablement, Lifeless Planet est beau. Pas seulement pour la qualité technique de ses graphismes, mais surtout pour la manière dont sont agencés les décors, particulièrement à l’extérieur. Invariablement, on prendra le temps d’étudier la structure du paysage à chaque occasion, lorsque vous sortez d’un long tunnel, par exemple. La manière dont la topologie et l’architecture ont été pensées transmet un sentiment de petitesse constant ; vous n’êtes pas un aventurier, conquérant de ses moon boots la surface d’une planète inconnue mais un étranger, perdu au milieu d’un monde gigantesque et qui ne fait pas grand cas de votre présence.

Du fait de cette disposition, perdu au milieu des révélations dont est pavée votre progression, il s’avère que vous ne tardez pas à vous assimiler à un grain de sable, ballotté par les vents, ignorant sa destination finale.

Pour revenir à la direction artistique, les choix de celle-ci sont donc tout à fait réussis, ne se contentant pas de donner une cour de récréation à découvrir mais vous plongeant efficacement dans cette condition de « figurant héroïque ». La planète tourne, avec ou sans vous. 

Examen du panneau de contrôle.

Car oui, tout de même, il ne faudrait pas oublier ce que vous allez y faire, sur cette planète sans vie. Encastré dans votre combinaison, vous disposez de plusieurs dispositifs pour vous aider à progresser : une pince multifonction, servant à la collecte d’éléments, vos petites mimines et enfin un jetpack, qui se révélera être la chose la plus utile. Ce dernier vous permet de donner à votre personnage une seconde impulsion à son premier saut, le faisant planer un peu plus longtemps.

De prime abord un peu compliqué – mais vraiment très peu – à prendre en main, du fait de la physique du jeu (oui, ce n’est pas la même gravité, cela se comprend), on se fait assez vite aux aspect plateformer que revêt LP, en sautant de blocs en blocs, donnant un petit coup de jetpack de temps en temps. Bref, ça se laisse diriger.

Mais voilà le hic : vous vous décidez à vous offrir une petite séquence de sensations fortes et, plutôt que de vous laisser tomber docilement de la hauteur (environ une trentaine de centimètres) sur laquelle vous vous trouvez, vous dites que c’est bien plus drôle d’en sauter. Et rajoutons un petit coup de jetpack en prime, c’est toujours ça de pris. Atterrissage en approche… Et bien non, pas d’atterrissage : vous vous fracassez par terre, vos genoux cèdent, l’écran se teinte de rouge et vous repartez au dernier checkpoint. Ce n’est qu’un bug passager, cela arrive. On évitera de sauter les marches à l’avenir.

Un peu plus loin, vous devez tenter un saut périlleux pour rejoindre une passerelle. Manqué, c’était certes ardu. Vous vous écrasez dix mètres plus bas, l’écran noircit, puis réapparaît l’endroit où vous vous trouviez… À la différence que vous n’êtes plus là. Vous voyez tout, entendez tout mais la caméra ne suit plus l’astronaute. On l’entend se déplacer en réponse aux commandes, mais la caméra reste fixe. Il est alors nécessaire de quitter le jeu pour y revenir ensuite, mais bien plus tôt dans votre progression. Et c’est rageant. Vraiment. 

En résumé, Lifeless Planet s’avère être pour l’instant un bon jeu mais à la physique encore défaillante et à la programmation sujette à corrections. Ses graphismes, son ambiance, son histoire valent le détour, et largement. Mais on peut s’estimer heureux que le titre soit encore en Early Access, laissant l’espoir que ses bugs – certes « mineurs » – soient rapidement corrigés.

Par conséquent, si on est très zen, et qu’on n’est pas pressé, ni lassé de recommencer tout un pan de sa progression suite à un faux pas, LP est déjà un jeu de choix en l’état. En revanche, si vous êtes un peu plus normal, autant attendre quelques mises à jour pour en faire l’acquisition. Mises à jour qui, de toute façon, ne devraient pas tarder à venir.

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